La finale de la coupe du Trône, qui aura lieu samedi au Complexe Moulay Abdellah entre le MAS et le CODM, se déroulera sous le signe dela nostalgie, les deux clubs ayant disputé cette finale en 1966. Mais si le MAS, auréolé de son titre africain, a déjà deux Coupes du Trône à son actif, le CODM n'a été sacré qu'une seule fois. Les anciens du MAS et du CODM, qui sont encore de ce monde, ne manqueront pas de verser quelques larmes en souvenir de la finale de Coupe du Trône entre les deux clubs en 1966. En particulier les buteurs de cette rencontre remportée par les Meknassis, à savoir Bouazza et Hamidouch, qui avaient offert au CODM son premier sacre. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Le MAS a eu un palmarès plus éloquent dans cette compétition. Les Fassis ont remporté deux titres : en 1980 face à l'USK 1-0, but de Hamid Khourrag, et en 1988 contre les FAR 0-0 (4-2 aux tirs aux buts) et ont été huit fois finalistes. Un bilan qui aurait pu être encore plus conséquent si le MAS avait eu plus de chance dans les dernières rencontres. Quant au CODM, outre son titre acquis en 1966 face au MAS, il a été finaliste en 1981 contre le WAC. Une rencontre remportée par les Bidaouis 2-1. Ce fut tout pour les représentants de la cité ismaélienne. Aujourd'hui, la situation est différente. Le CODM a végété quelque temps en deuxième division avant de rejoindre les clubs pro cette année, alors que le MAS jouit d'une bonne réputation parmi l'élite. Rivalité ancestrale La rivalité sportive entre les deux villes est ancestrale. « Depuis que les deux clubs évoluent en première division (à savoir depuis les années 60), les derbys ont toujours été très animés », se souvient cet ancien dirigeant fassi. « Les relations entre les supporters ont souvent été tendues mais n'ont jamais dépassé le cadre sportif. Lors de cette fameuse finale de 66, remportée par les Meknassis, je me souviens de la détresse des Fassis qui pensaient sincèrement que cette coupe était acquise. Ce fut des moments pénibles pour le MAS. » Bouffée d'oxygène À Fès, 45 ans après, on rêve encore d'une revanche. Logiquement, les hommes de Rachid Taoussi partent avec les faveurs du pronostic en raison de leur expérience. Ils viennent de faire leur entrée dans le panthéon des coupes africaines après leur victoire sur le Club Africain, et surtout à cause de leurs multiples participations à des finales de Coupe du Trône. La tâche sera par contre difficile pour Abderrahim Talib, l'entraîneur du CODM dont le club est à la 11e place avec trois victoires seulement, autant de nuls contre quatre défaites, un bilan mitigé qui ne prête pas à l'optimisme. Le MAS est logé à la 9e place avec également trois victoires et autant de nuls et de défaites mais les Fassis ont deux matchs en retard. En demi finale, les Meknassis ont pris le meilleur sur le Difaa d'El Jadida alors que le MAS s'est qualifié aux dépens du WAC. Ce qui n'est pas rien. « Je pense que la victoire contre le WAC nous a donné une bouffée d'oxygène » se félicite Rachid Taoussi. « Les joueurs sont plus que jamais motivés pour remporter cette Coupe. Evidemment, on ne va pas faire preuve d'un optimisme béat mais plutôt d'une prudence somme toute justifiée car le CODM a les moyens de créer une surprise. » Bien entendu, le technicien comptera sur une pléiade de joueurs, considérés comme de véritables baroudeurs après les différents safaris à travers l'Afrique lors du parcours en coupe de la CAF, à l'image du gardien volant Anas Znaiti, véritable révélation du club fassi, le capitaine Mustapha Lamrani, Samir Zekroumi, le pilier de la défense, Rachid Dahmani, et surtout le virevoltant Chemsedinne Chtaibi ou les internationaux olympiques à savoir Abdelmoula Berrabeh et Ali Bamaamar. De son côté, Abderrahim Talib reste confiant pour cette finale. « On s'est bien préparé pour ce match historique entre deux équipes qui ont les mêmes chances pour remporter ce trophée », explique le technicien meknassi. « Notre dernière victoire en championnat face au KAC a été un véritable stimulant pour les joueurs qui sont conscients de leur responsabilité. Nous compterons sur l'appui de notre public qui viendra, j'en suis persuadé, en grand nombre pour nous soutenir. » Les Meknassis possèdent l'un des meilleurs attaquants, en l'occurrence Omar Hassi, qui est aussi un grand buteur. Le technicien comptera sur la finesse d'un Benkassou, l'expérience de Hliouate et Abdelwahab et également sur le travail en milieu de terrain de Ismaili, Camara, Ndaye et Habouri. La rencontre ou plutôt le derby régional reste toujours ouvert. Seule l'équipe la mieux préparée physiquement et surtout mentalement a des chances de l'emporter.