La compétition pour l'élection des sept nouvelles merveilles du monde est en branle. Parmi 28 lieux emblématiques, trois splendeurs du Moyen-Orient sont en lice : la grotte de Jeîta au Liban, la mer Morte à cheval sur la Jordanie, Palestine et Israël, et l'île de Bou Tinah aux Emirats. Afin de faire revivre le concept grec des sept merveilles du monde déclaré à Athènes en l'an 20 av. J.-C. par Philon de Byzance, le cinéaste suisse Bernard Weber n'y est pas allé par quatre chemins. Réalisant dans les années 1990 que des sept merveilles de l'Antiquité, il ne restait que la pyramide de Gizeh et qu'elle était en ruines, il décida de créer un nouveau concept, et de l'adapter au goût du jour. New Seven Wonders of Nature, mouvement organisant l'élection des sept nouvelles merveilles du monde, basé sur le vote des internautes, est né. Commission d'éminences Après moult tractations, la cérémonie d'élection a lieu à Lisbonne en 2007, couronnant sept monuments d'une magnificence absolue, au patrimoine inclassable, parmi 21 sites sélectionnés par une commission de six éminents architectes des cinq continents, dont l'Irakienne Zaha Hadid. Le concours avait enregistré le vote de plus de 100 millions d'internautes, scellant à jamais la portée symbolique et touristique de ces joyaux planétaires. Sept chef-d'œuvres impérissables érigés par l'être humain : la grande muraille de Chine, le majestueux Petra en Jordanie, la statue Le Christ rédempteur à Rio de Janeiro, Chichén Itzá ou « la cité des Sorciers » au Mexique, le sempiternel Colisée à Rome, la mystérieuse Machu Picchu ou la cité perdue au Pérou et l'imposant Taj Mahal en Inde. Seul bémol à l'intrépide entreprise : bien que soutenu par plusieurs instances officielles, le concours s'était vu refuser le soutien de l'Unesco, qui a choisi de ne pas reconnaître cet évènement. Rappelons que les sept légendaires merveilles de l'Antiquité, désormais happées par le passage du temps, étaient : la pyramide de Khéops, les jardins suspendus de Babylone, la statue de Zeus, le temple d'Artémis, le mausolée d'Halicarnasse, le Colosse de Rhodes et le phare d'Alexandrie, des œuvres jadis situées en Grèce, dans le nord de l'Afrique et en Asie mineure, et dont la date de construction varie entre 2800 av. J.-C. pour les pyramides de Kheops, et 280 av. J.-C. pour le phare d'Alexandrie. La féérie sur terre Cette année le concours retrousse, une fois de plus, ses manches et se lance dans une deuxième compétition planétaire, avec pour but de glorifier les autres héritages naturels et architecturaux du globe. Sept coups de cœur seront élus parmi les 28 splendeurs présélectionnées, ouverts depuis peu au vote des internautes. Dans cette liste, les pays arabes ne sont pas en reste, puisqu'ils seront trois à défendre leurs couleurs touristiques. La grotte de Jeïta, à 18 kilomètres au nord de Beyrouth, est un site d'une rare grandiloquence. Composé de grottes karstiques, l'endroit recèle des stalactites, des stalagmites et un rideau majestueux de formations rocheuses fantastiques. L'action de l'eau dans le calcaire a créé comme une cathédrale, avec nombre de caves voûtées, de tailles, de couleurs et de formes différentes. La grotte de Jeïta est unique dans sa catégorie, de par ses roches, ses caves et ses vallées, et jouera des coudes avec des sites monumentaux comme le Mont Kilimanjaro, la mer morte de Jordanie et les forêts noires d'Allemagne, concourant tous pour la compétition. Autre candidat potentiel dans cette quête du merveilleux : les îles de Bou Tinah au large des côtes ouest d'Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis. Ce trésor insulaire est unique, sauvage, non perturbé par l'activité humaine, et ainsi devenu une réserve naturelle privée, un phénomène atypique dans cette région désertique. L'île principale possède un lagon abrité qui s'ouvre vers le sud sur un environnement paisible permettant l'épanouissement de mangroves matures. Signalons que les ministères du Tourisme libanais et émirien se mobilisent sans relâche, multipliant dernièrement les appels aux votes, afin de réunir les quelque 200 millions de votes requis par site. Parmi les coins insolites du Proche-Orient, en lice pour la compétition, figure la Mer morte, lac d'eau insolite partagé entre Israël, la Jordanie et la Palestine. Avec ses 420 mètres sous le niveau de la mer, et ses 30 % de taux de salinité – 8,6 fois plus élevé que celui de que l'océan –, aucune vie marine n'a pu s'y développer. Sa particularité en fait un paysage d'une beauté époustouflante : en s'évaporant, l'eau de la mer Morte laisse derrière elle un paysage irréel parsemé de monticules de cristaux de sel. Du grandiose. Le vote se poursuit jusqu'au 11 novembre prochain, date à laquelle la Terre consacrera ses trésors les mieux gardés. Il ne tient qu'à vous de voter pour un monde plus merveilleux. Qui a dit que le féérique était surnaturel ?