La compagnie aérienne RAM a dévoilé, lundi dernier, le nouvel emploi du temps de sa filiale RAM express, dédiée aux vols inter-Maroc pour l'année 2011. Le transporteur national lui a également assorti une nouvelle grille tarifaire dans le but de booster le trafic intérieur. Celui-ci représente actuellement 52% du réseau intérieur de la compagnie et affiche, d'après les chiffres communiqués par RAM, une progression de 15% entre 2008 et 2010. Le lancement de la nouvelle grille tarifaire, prévue le 1er avril, intègre une batterie de conditions tarifaires avantageuses, à l'exemple des produits jeunes étudiants et seniors ou encore la restriction achat à l'avance qui permettra de drainer les voyageurs de dernière minute, une niche business non négligeable. Appréciable également, les liaisons transversales entre les villes marocaines à l'exemple de la ligne Agadir-Ouarzazate et Marrakech- Dakhla. Un ratio temps/tarif incommode Le principe d'une tarification dégressive pour les voyages de groupes a également été instauré. Toutefois, quand on y regarde de plus près, les réductions sont de 6% pour le deuxième passager, 13% pour le troisième et 20% pour quatre passagers et plus. Effort insignifiant par rapport aux objectifs de désenclavement des régions portés par RAM. Loin de cette fenêtre socioéconomique que s'efforce de ramener sur la table son PDG, Driss Benhima, notamment lors de ses sorties parlementaires, cette niche d'affaires est très porteuse. Lors de la conférence de presse organisée ce 28 mars, la compagnie aérienne marocaine a effectué un benchmark avec les autres moyens de transports publics inter-villes. Si le gain de temps peut sembler significatif, il est à nouveau perdu en partie à cause de l'éloignement de la plupart des aéroports marocains des centres urbains. Ainsi pour aller de Casablanca à Agadir par la route, cela prend environ cinq heures actuellement. Par avion, il faut compter une heure pour se rendre à l'aéroport Mohammed V, une autre au minimum pour s'enregistrer et arriver dans les salles d'embarquement, en plus de l'heure de vol entre les deux villes. Ensuite, il faut compter une demi-heure minimum pour se rendre de l'aéroport Al Massira du centre-ville d'Agadir. Au total, il faut entre trois et quatre heures pour faire ce trajet par avion. Sans oublier les charges additionnelles de transfert de la ville à l'aéroport et vice-versa. Ce qui nous fera tomber sur un prix par avion trois fois plus cher pour un gain de temps de 50%. On peut s'amuser à faire d'autres simulations pour Oujda, on retombera sur les mêmes déductions. D'ailleurs, cette destination inter-Maroc revient plus chère que certaines destinations internationales à l'exemple de Malaga commercialisée par RAM autour de 1.000 DH en tarif régulier. Un effort au niveau de la tarification est vivement souhaité, notamment pour Oujda, Laâyoune et Dakhla. hatim k halid