Le Maroc ambitionne d'attirer 1,25 milliard de dirhams (125 millions de dollars) d'investissements dans le secteur forestier afin de doubler sa production de bois selon Abderrahim Houmy, directeur général de l'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), dans un entretien accordé au portail d'information économique saoudien Asharq Business. Avec une superficie forestière de neuf millions d'hectares et des opérations de reboisement couvrant 575 000 hectares, le Maroc peine à exploiter pleinement son potentiel. La production locale de bois s'élève à 680 000 mètres cubes par an, soit seulement 30 % des capacités disponibles. L'objectif est de porter ce volume à 1,42 million de mètres cubes, en privilégiant des essences à croissance rapide comme l'eucalyptus et le pin. Le programme vise également à accroître la production de plantes médicinales et aromatiques, à valoriser le liège et à développer l'écotourisme. Ce niveau de production demeure toutefois inférieur à la demande nationale, estimée à 2,2 millions de mètres cubes. Un levier pour réduire les importations Le Maroc importe chaque année 725 000 mètres cubes de bois de pin pour une valeur de 220 millions de dollars, selon les données officielles. Pour réduire cette dépendance, l'Agence nationale des eaux et forêts prévoit de signer des contrats de concession pour exploiter 120 000 hectares de terres forestières, en vue de projets de reboisement destinés à l'industrie du bois, conformément à des normes strictes garantissant une exploitation durable. "L'ouverture aux investissements privés aspire à stimuler la croissance économique dans les zones forestières, à assurer une gestion durable de leurs ressources et à limiter les exploitations excessives et irrationnelles", a déclaré M. Houmy à la même source. Le Maroc a sollicité l'appui de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, ainsi que de l'Agence allemande de coopération internationale, pour élaborer ce plan d'investissement forestier. Abdelhak Laiti, assistant du représentant de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture au Maroc, a indiqué à Asharq Business que "le plan d'investissement prévoit la délégation de certaines activités forestières au secteur privé et aux coopératives, afin d'assurer une gestion durable de cette richesse et de créer des opportunités d'emploi pour les communautés vivant à proximité des forêts". Les potentialités globales non exploitées de la production forestière sont estimées à environ 500 millions de dollars par an, selon les chiffres de l'ANEF.