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Transport aérien : RAM «contre» RAM Express
Publié dans Challenge le 13 - 06 - 2009

La compagnie nationale RAM dessert déjà quelques villes marocaines en «vols de continuation» des vols internationaux. RAM Express a été spécialement créée pour lier les villes marocaines entre elles. La maison-mère et sa filiale vont-elles se concurrencer sur le même créneau ?
Un certain nombre d'observateurs s'interrogent sur le timing du lancement de la compagnie RAM Express, dédiée au transport domestique dans un premier temps, puis régional dans un second. Royal Air Maroc (RAM), la maison-mère, sort à peine d'une affaire où elle a laissé des plumes (Air Sénégal), et la voilà aujourd'hui engagée dans un nouveau projet capitalistique dont le modèle économique ne semble pas encore assez précis. De par le monde, le transport aérien domestique est un business déficitaire. Au Maroc, selon les quelques données qui circulent, il avoisinerait en moyenne les 100 millions de dirhams. RAM avait déjà tenté l'expérience. En 1970, Royal Air Inter, filiale de la compagnie, est créée pour assurer les vols internes. L'expérience aura duré près d'une décennie. Vers la fin des années 1970, début 1980, cette compagnie est absorbée par la RAM. Comment expliquer ce regain d'intérêt de la RAM pour les lignes intérieures? Des observateurs bien informés n'hésitent pas à faire le lien avec la «cession» de l'activité de Régional Air Lines (RAL) sur le marché national. Dès lors où celle-ci a scellé un partenariat avec Air Arabia, la compagnie régionale a décidé de laisser tomber l'activité interne. Il était donc inconcevable que le pays ne dispose pas de structures qui lui permettent d'assurer ces vols, sans compter sur les «vols de continuation» que RAM assure déjà pour les vols internationaux. Le principal actionnaire de la compagnie nationale aurait donc pressé son management de réfléchir à une nouvelle formule. De là est née RAM Express.
120 millions de DH
de subvention
Mais comme un projet pareil coûte cher, l'Etat aurait alors concédé à RAM une subvention qui avoisinerait les 120 millions de dirhams annuellement pour assurer les services en question. Pour assurer ces vols, la compagnie aérienne a commandé alors des ATR 42-600 et ATR 72-600 nouvelle génération de respectivement 48 et 70 sièges. «RAM sera la première compagnie du bassin méditerranéen à introduire les nouveaux ATR de la série «600» dans notre flotte et à proposer à ses passagers des avions qui sont à la pointe de la technologie en termes de confort et de performance. Avec les plus faibles émissions de CO2 par passager, ces ATR sont les «greenliners» de l'aviation régionale, et permettront de contribuer au respect de l'environnement. Ils seront équipés d'une nouvelle suite avionique proposant les toutes dernières innovations technologiques en matière d'aide à la navigation et d'instruments de communication. Ils seront également équipés d'une cabine améliorée pour offrir aux passagers un confort encore plus élevé», indique-t-on auprès de la RAM. La livraison de ces nouveaux appareils est prévue pour le printemps 2011. En attendant, Royal Air Maroc Express volera avec des avions qui seront loués par la compagnie qui produit les ATR. RAM reste par ailleurs assez discrète sur la politique tarifaire qui sera appliquée. «Nous proposerons des prix compétitifs», se contente-t-on de répondre à la RAM. Et qu'en est-il des villes desservies ? Là encore, le minimum d'informations s'écoule : «nous comptons couvrir toutes les régions. Au moment opportun, nous dévoilerons toutes ces informations», nous répond-on. Une autre question reste aussi posée, celle de savoir comment RAM va gérer les lignes intérieures avec RAM Express, elle qui dessert déjà quelques villes avec des avions de grandes capacités pour assurer «la continuation» des vols internationaux. Les deux continueront-elles à desservir les mêmes villes? Se feront-elles concurrence ? Ou bien RAM cédera-t-elle ses lignes internes au profit de sa filiale ? Et auquel cas, la capacité des avions ATR (48 et 70 places) répondra-t-elle aux besoins (plus importants) ressentis sur certaines destinations? Pour l'instant, aucune réponse n'a encore été dévoilée à ce sujet.


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