Situé dans la région de Rabat, l'écomusée de la forêt de Maâmora est un centre d'information et d'éducation à l'environnement. Entretien avec Brahim Abouelabbes, président de l'Association Maroc pour l'écotourisme et la protection de la nature (AMEPN), à l'origine de cette initiative sélectionnée au concours Harubuntu 2010. Comment fonctionne l'écomusée de la forêt de Maâmora ? Plus de 12.000 visiteurs viennent chaque année à l'écomusée, nous recevons des groupes scolaires, des personnes de l'université mais aussi des professionnels. Pour les écoles, nous proposons des sorties dans la forêt, en observant des parties conservées et d'autres dégradées par l'homme, pour laisser les enfants voir et conclure. Nous organisons aussi des séminaires, des ateliers et des formations. Neuf bénévoles, ainsi que des volontaires et des stagiaires, assurent le fonctionnement. Nous sentons un grand intérêt pour ce petit projet, tant du côté du gouvernement, du privé que du grand public. C'est un lieu de rencontre pour parler d'environnement et d'écologie. Le financement vient de l'Etat qui a adhéré au projet de l'association. C'est une première réussite qui marque le démarrage de la conscience étatique pour la cause environnementale. Quels sont les défis de l'écotourisme au Maroc ? L'écotourisme est un concept nouveau. Pour que les gens pensent à conserver le patrimoine naturel, ils doivent d'abord le découvrir. C'est un projet que nous essayons de montrer, de débattre et de mettre en place. Il faut faire découvrir le potentiel. Pour cela, l'éducation à l'environnement est notre principale activité. Notre idée est d'insérer notre travail dans le cursus scolaire de la région. Je suis convaincu que le changement est pour la jeune génération. Les enfants d'aujourd'hui peuvent être les éco-citoyens de demain. Quelles sont les gestes au quotidien que vous pourriez recommander pour mieux préserver la nature ? Il ne faut pas faire des actes gratuits, comme arracher un arbre ou tuer un oiseau. Il faut se rendre compte de ces petites choses, comme ne pas gaspiller l'eau, ne pas allumer trop d'ampoules. Il y a l'environnement naturel, mais aussi le quotidien. En atteignant le comportement quotidien du citoyen, celui-ci devient de plus en plus responsable de ses actes. Grâce à ce projet, vous avez été pré-sélectionné comme le candidat pour l'Afrique du Nord du concours Harubuntu, qui récompense les porteurs d'espoir et créateurs de richesse sur le continent africain. Que représente ce prix pour vous ? Le prix d'Harubuntu peut aider à faire connaître ce centre davantage. Cela peut inciter à faire d'autres actions. Changer le comportement des citoyens dans le domaine de l'écologie pour créer un cadre de vie qui respecte l'environnement est une nécessité pour notre monde. Il faut se préparer, se positionner, faire des actions pour l'avenir. L'humanité aura des problèmes à régler d'ici peu de temps avec les variations climatiques. Le changement de comportement peut commencer par de petites actions sur le terrain. C'est possible, il faut juste commencer, le défi est énorme et l'impact peut être grand. (Plus d'informations sur le site Internet de l'association : www.amepn.fr.gd)