Né en 1998 à El Jadida, Mazagan est avant tout un groupe de copains, passionés de musique et bourrés d'énergie. En 2005, leur premier album «La tradition qui coule» fait connaître leur style musical, le «chaâbi groove», mélangeant la musique traditionnelle avec un son urbain plus novateur. Au concert de Mazagan, le public répond d'une seule voix, les bras se lèvent, les jeunes s'animent et une ambiance festive soulève la foule. Entretien avec Issam Kamal du groupe Mazagan, dans les coulisses du Festival «Alegria» de Chefchaouen. A chaque fois, on est enchanté d'être dans cette très belle ville de Chaouen. Nous sommes heureux d'être dans ce festival qui accueille des artistes latino et espagnols. On est fier d'être parmi les Marocains qui participent à ce festival. Le public était magnifique, on ne s'attendait pas à voir autant de monde. Voir un public qui reprend en chœur nos chansons, cela nous fait vraiment plaisir. Votre style musical est un alliage subtil de tradition et modernité. Comment est né le «chaâbi groove» ? Tous les Marocains sont très ouverts musicalement, ils connaissent la musique occidentale et indienne du fait qu'on importe beaucoup de films. On connaît très bien toutes les cultures du monde et on a toujours été ouverts sur toutes les musiques. Le Maroc est un carrefour entre l'Europe, l'Atlantique, l'Afrique, le Monde Arabe… Il y a plusieurs influences, on a grandi avec et spontanément, on a commencé à mélanger ces différentes influences. L'idée du chaâbi groove est sortie en 2006, quand on s'est aperçu qu'on était plutôt proche de la musique populaire marocaine. On s'est mis à la mixer avec des sonorités occidentales, avec des rythmes du monde, reaggae, funk, pop, rock. Le chaâbi groove, c'est une musique sans complexe qui met au goût du jour la musique traditionnelle marocaine. Quels messages souhaitez-vous transmettre à votre public ? Les messages sont très nombreux et variés. Certaines de nos chansons se veulent engagées, on parle de problèmes politiques et sociaux comme des problèmes de liberté. Heureusement, au Maroc, on commence à gagner en matière de liberté car depuis 10 ans, cela commence à changer. On parle aussi de fête, c'est très important pour nous car notre musique est très festive. Tous les Marocains sont festifs et on essaye de refléter cela sur scène. Quels sont les projets pour la suite ? On travaille sur un album de 10 titres. On devait le sortir en juin mais on a pris du retard. Mais on a un single, un duo qu'on va sortir très bientôt, dans dix jours. C'est un duo avec le groupe danois «Outlandish» dont le leader est Marocain. J'espère que nous le jouerons sur scène avec nos amis du groupe «Outlandish» dans un festival marocain très bientôt.