C'est un Zouhair Chorfi toujours aussi autoritaire qui s'est présenté à la Chambre française du commerce pour animer une conférence-débat autour des dispositions de la Douane. Le nouveau directeur n'a pas fait dans la langue de bois, mettant en avant les mesures prises par son département pour alléger la pression douanière sur les opérateurs, tout en insistant sur la rigueur dont feraient objet les «fraudeurs». Toute l'actualité de la Direction des douanes a été traitée à l'exception de la polémique sur le marquage fiscal. «La procédure judiciaire étant en cours, je préfère laisser le soin à la justice de se prononcer sur cette affaire», a répliqué le patron de la Douane. Pour rappel, deux dossiers concernant le marquage fiscal sont aujourd'hui devant les tribunaux, à savoir celui porté par Philip Morris (détenteur de la marque Marlboro) et Brasseries du Maroc. En dépit de ce conflit, le directeur des douanes s'est tout de même félicité de l'impact positif de la taxe intérieure sur les recettes douanières. «Le trou que laisse le démantèlement tarifaire dans le cadre des accords commerciaux du Maroc a progressivement été compensé ces dernières années par la TVA à l'import, ainsi que la taxe intérieure de consommation. Cette dernière a en effet sensiblement augmenté», explique-t-il. Cela dit, le directeur des douanes reconnaît néanmoins que des réformes méritent d'être apportées sur la TIC, jugeant que certains produits qui y sont soumis ne mériteraient probablement pas de l'être. «Nous nous engageons à lancer la réflexion sur l'exonération de certains produits soumis à la TIC, tels que les eaux minérales et les sodas», annonce Chorfi. D'ores et déjà, on peut dire que l'équation s'avère délicate. Il sera en effet difficile pour l'Etat d'assumer une baisse des recettes de la TIC en révisant la taxation de ces produits alors que le contexte actuel est marqué par des contraintes budgétaires assez délicates. En tout cas, Chorfi en est conscient et c'est la raison pour laquelle il ne promet qu'une «réflexion». En attendant, le directeur des douanes promet une action basée sur quatre engagements majeurs. D'un côté, il est question de poursuivre la simplification des procédures douanières, notamment administratives, afin de faciliter les échanges extérieurs. De même, il promet de garantir des conditions concurrentielles équitables entre les opérateurs. D'un autre côté, la Direction des douanes devrait renforcer son action visant une meilleure résolution des litiges avec les opérateurs, tout en promettant un accompagnement personnalisé à chaque type d'entreprise selon le profil de risque que présente chacune d'elles. En d'autres termes, c'est un souffle de modernisation que promet Chorfi à la relation entre les douanes et les opérateurs et ce, moins d'un an à peine après son avènement à la tête de cette administration. Y.A.T