Jackpot. Le Conseil d'administration de la Banque mondiale vient d'approuver un prêt de politique de développement (DPL) pour les compétences et l'emploi, de 100 millions de dollars, ainsi qu'un prêt d'investissement pour la réforme du système judiciaire, de 15,8 millions de dollars. Le pays doit relever le double défi de l'emploi et de la justice pour assurer la prospérité économique et sociale et les hauts responsables de l'institution l'auront donc compris. Plus concrètement, la Banque mondiale vient de lancer un nouveau projet au Maroc, qui contribuera «à favoriser l'emploi en alignant les compétences professionnelles et les systèmes d'enseignement supérieur sur les besoins du marché du travail». Un second projet viendra par ailleurs renforcer l'appareil judiciaire afin qu'entreprises et citoyens aient accès à des services efficaces et transparents. «Avec son appui financier et technique, la Banque mondiale appuiera les autorités marocaines pour obtenir des résultats tangibles sur le terrain», explique Simon Gray, directeur du département Maghreb à la Banque mondiale. Dans le détail, le DPL pour les compétences et l'emploi appuiera la mise en oeuvre du programme d'amélioration des compétences, de la productivité et de la qualité de l'emploi, prévu par le gouvernement. Accélérer les réformes Le manque d'emplois, et notamment d'emplois «de qualité», reste en effet un frein au partage des fruits de la croissance soutenue que connaît le pays depuis dix ans, et aux retombées positives que celle-ci devrait avoir sur le recul de la pauvreté. Dans cette lignée, les 100 millions de dollars consentis auront pour but de soutenir un programme qui vise à terme à améliorer le marché de l'emploi en augmentant l'efficacité des services d'intermédiation et des programmes d'intervention directe, ainsi que le système d'informations sur le marché du travail. «Ce prêt aidera les étudiants du cycle supérieur et de la formation professionnelle à acquérir les compétences recherchées par le marché de l'emploi» détaille Nadine Poupart, économiste senior auprès de la Banque mondiale. Pour ce faire, ce projet se fixe comme principaux objectifs de promouvoir des programmes d'emploi efficaces ainsi que d'assurer l'insertion d'un nombre important de personnes travaillant dans le secteur informel et percevant de bas salaires, dans un secteur professionnel réglementé. Concernant le second projet lié à la réforme du système judiciaire, celui-ci prendra en charge 12 juridictions, qui auront à tester, à travers des expériences pilotes, les meilleures pratiques internationales en matière de gestion des tribunaux. Les différents acteurs de ces sites, à savoir les juges, le personnel administratif, les auxiliaires de justice et les justiciables seront associés à un processus participatif. L'objectif étant à terme de permettre un renforcement des capacités du ministère de la Justice et des libertés pour assurer par là un meilleur pilotage de l'appareil judiciaire. Enfin, les deux projets s'inscrivent dans la réalisation des objectifs du Cadre de partenariat stratégique (CPS), définissant les modalités de coopération et l'orientation stratégique du soutien de la Banque mondiale au Maroc durant la période 2010-2013.