C'est une première en Afrique et dans le monde arabe. Barid Al-Maghrib, pour célébrer comme il se doit le centenaire du timbre-poste marocain, émettra deux timbres-poste audio permettant de transmettre des sons via un smart phone ou un scanner audio. Le premier timbre audio, reprenant l'identité visuelle du centenaire, transmet le son de l'hymne national, quand au second, illustrant une oeuvre d'art de l'artiste- peintre Hassan El Glaoui, il reproduit le son de la tbourida. «Cette nouvelle technique s'inscrit dans le cadre d'un processus continu d'innovation philatélique entamé depuis plusieurs années», explique le directeur général de Barid Al-Maghrib, Amin Benjelloun Touimi. Lors d'une groupant des professionnels marocains du monde de l'histoire et de la philatélie, ainsi que des experts internationaux, sur le thème «L'histoire et le futur du timbre», est prévue. En marge de cette conférence, une exposition philatélique internationale aura lieu, afin de mettre en valeur la richesse de la philatélie et de faire découvrir les raretés inédites dans ce domaine. Elle sera marquée par la participation de certains collectionneurs étrangers. Lors de cette conférence, Amine Benjelloun Touimi, a tenu à rappeler que Barid Al-Maghrib, «s'est engagé dans un processus d'innovation en matière d'émissions de timbres-poste. Ainsi, il a touché à différents sens : la vue, à travers l'émission du timbre avec imagerie lenticulaire à l'occasion du 10e anniversaire de l'intronisation de S.M. le roi Mohammed VI ; le toucher, lors de l'émission spéciale avec application du sable du Sahara par procédé thermographique, lors du 35e anniversaire de la marche verte ; et l'odorat, avec l'émission spéciale de timbres parfumés à l'odeur de rose et de fleur d'oranger». Parcelles de mémoire Vecteur de communication, le timbre-poste se représente comme une «mémoire de l'Histoire» au Maroc. En effet, le timbre-poste marocain a vu le jour le 22 mai 1912 sous le règne du sultan Moulay Abdel-Hafid. Il représentait la «zaouiya issaouiya» de Tanger et portait l'unité monétaire de l'époque : la «mozonnat». il s'agissait en effet d'une série de six timbres-poste portant des couleurs et des valeurs faciales différentes. Suite à l'avènement du protectorat, le service postal était divisé en deux zones et portait deux enseignes différentes. Le nord et le sud du Maroc, soumis au protectorat espagnol, bénéficiaient du «service de la poste marocaine», dont les valeurs des timbres étaient en pesetas et les thématiques portaient sur la vie quotidienne et les traditions marocaines. Quant au reste du Maroc, sous protectorat français, les établissements postaux portaient le nom de «Poste Télégraphe Téléphone ». Et les timbres-poste, ayant pour unité monétaire le franc, illustraient le patrimoine et l'architecture du Maroc. En 1956, année de l'Indépendance, la poste marocaine a émis des timbres à l'effigie du roi Mohammed V. Les timbres-poste marocains portaient les deux langues (arabe et française), et leurs valeurs faciales étaient libellées en dirhams. Les années 1962 et 2001 étaient respectivement marquées par l'émission des timbres-poste de la série courante portant l'effigie des rois Hassan II et Mohammed VI. Le timbreposte restera donc le témoin de l'évolution du Maroc, puisqu'il immortalise les faits marquants à travers les différentes thématiques qu'il illustre, portant sur la culture, l'économie, le sport, le développement durable, l'environnement, l'enseignement, les droits de l'Homme... Amin Benjelloun n'a cessé d'ailleurs de le rappeler : «Nous sommes plus que jamais engagés à asseoir et maintenir une position de choix aux services de la poste marocaine».