Les droits d'importation sur l'orge et le blé dur seront suspendus jusqu'à la fin de 2012, alors que ceux appliqués sur le blé tendre, le seront jusqu'à la fin du mois courant. Une information confirmée par le ministère du Commerce au moment où certains officiels se disent non informés, ni associés à la prise de cette décision. En tout cas, de telles mesures ne peuvent être que les bienvenues pour le professionnels du secteur (importateurs, minotiers...) dans un contexte de repli de 38% de la production prévisionnelle pour le blé tendre (26 Mqx), de 44% pour le blé dur (10 Mqx) et de 51% pour l'orge (12 Mqx), et ce, au titre de la campagne 2011-2012 en comparaison avec la campagne précédente. De plus, le rendement moyen pour ces trois céréales, établi à 9,5 qx/ha, a fléchi de 42% par rapport à celui de la campagne 2010-2011 et de 30% par rapport à la moyenne décennale (2002-2011). Une contreperformance que le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, attribue à un recul de 35% de la pluviométrie par rapport à une année normale, conjugué à une période de froid intense durant les mois de janvier et février 2012, dans certaines régions agricoles, ce qui s'est traduit par un ralentissement de la croissance de certaines cultures et par des dégâts limités sur la pomme de terre et la canne à sucre, avec un effet positif sur les rosacés. À fin avril, avec un niveau de collecte des céréales situé à 22,4 Mqx et ce, depuis le début de la campagne, les importations constituées à 47% par le blé tendre, à 31% par le maïs, à 12% par le blé dur et à 10% par l'orge, ont régressé de 10% à 52,5 Mqx. La France reste toujours à la tête des principaux fournisseurs du royaume en céréales, avec une part de 37%, composée notamment de blé tendre, suivie par l'Argentine (22%) et le Brésil (12%) d'où provient l'essentiel du maïs, dont les quantités importées étaient de 16,3 Mqx, contre 25 Mqx pour le blé tendre, 6,1 Mqx pour le blé dur et 5,1 Mqx d'orge. Pour mémoire, par rapport à cette dernière céréale, le gouvernement a mis en place un plan anti-sécheresse doté d'une enveloppe de 1,53 MMDH. Ce plan, qui cible exclusivement la sauvegarde du cheptel dans les régions les plus affectées par la sécheresse et la vague de froid, était accompagné par la suspension des droits de douane et taxes à l'importation sur l'orge, principal aliment du bétail. Par ailleurs, force est de constater que les stocks de céréales, détenus par les opérateurs déclarés à l'Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL) et au niveau des silos portuaires, ont atteint, à fin avril 2012, 20,9 Mqx, en hausse de 12% par rapport au mois précédent. Quant à la transformation industrielle des céréales, elle a totalisé 61 Mqx, en légère progression de 0,5%, par rapport à la même période de la campagne précédente. La minoterie industrielle, elle, a écrasé 45% de blé tendre d'origine locale. La fabrication des farines subventionnées (FNBT) est faite, pour sa part, à hauteur de 93% du blé tendre de la production nationale.