Décidément, Diac Salaf n'est toujours pas prête de retrouver le chemin de la cote. La dernière cotation de la valeur remonte au 14 octobre dernier et, depuis, se sont enchaînés les avis de suspension de cotation «en attente de publication d'information importante». Au niveau réglementaire, la suspension d'une valeur ne peut dépasser un délai de cinq séances, à défaut d'une nouvelle publication. C'est ce qui explique la multitude d'avis de cotation qui s'enchaînent à chaque fois que le délai des cinq séances est dépassé. À l'heure actuelle, l'information dont la publication permettrait la reprise de cotation du titre est connue de la part de toute la communauté boursière. Il s'agit de l'entrée de Crédit Agricole Maroc dans le tour de table de la société de financement. Pour la banque, il s'agirait d'un moyen pour concrétiser son ambition de se renforcer dans le secteur du crédit à la consommation, d'autant plus que si la reprise est effective, elle ne devrait pas coûter cher: on parle aujourd'hui d'un prix de 50 DH par action. Un communiqué de Diac Salaf a même confirmé que des négociations étaient en cours, mais depuis plusieurs semaines maintenant, rien ne filtre sur le sort de ces concertations. Selon le marché, «il n'est pas facile de déterminer les caractéristiques de l'opération au vu de la situation financière actuelle de Diac», lance cet analyste. Opération sauvetage Il faut dire qu'il est plus que jamais indispensable pour la société de trouver un nouveau partenaire, et on le savait déjà en début d'année : 2010 est décisive pour Diac Salaf dans la mesure où une recapitalisation s'avère être le seul moyen de sauvetage de la société. D'ailleurs, les dernières publications financières ont démontré une nouvelle fois la fragilité du professionnel du crédit. Dans leur rapport, les commissaires aux comptes de la société avaient, en effet, soulevé un sous-provisionnement de 153MDH. Ces provisions concernent, pour un montant de 109MDH, la couverture du risque encouru pour le cautionnement des dettes de ses filiales et, de 31,3MDH, la couverture des créances en souffrance. Les analystes estiment qu'une constatation effective de ces provisions serait synonyme de faillite. Aujourd'hui, Diac Salaf a un brin d'espoir, car, mis à part le sauvetage financier, un partenariat avec Crédit Agricole serait également un moyen pour renforcer l'activité de la société de financement, en capitalisant sur le réseau d'agences de la banque pour la commercialisation des produits de crédit. C'est, en effet, cette ouverture que les investisseurs les plus chevronnés guettent. D'ailleurs, en juillet 2008, à la lueur des premières rumeurs sur les négociations avec le groupe CMKD, le cours en Bourse de la société avaient fortement rebondi pour atteindre un plus haut niveau de 283,75DH. À la veille de la suspension de cotation, le titre ne valait que 89DH. C'est dire toute l'opportunité qu'offre Diac Salaf si son sauvetage par Crédit Agricole Maroc se confirme. Au sein du marché, on s'attend même à une série de réservation à la hausse pour le titre dès la reprise de sa cotation, avec comme objectif d'atteindre, à court terme, le cours le plus haut depuis plus d'un an.