Séminaires, conférences congrès... ont toujours consitué un moyen de communication privilégié des entreprises qui souhaitent garder le contact avec leurs salariés, clients et partenaires. En période de crise, les priorités sont revues et les budgets révisés. Les budgets réservés à la communication sont souvent les premiers à subir les contrecoups. Cependant, le besoin d'organiser des séminaires ou des conférences reste le même. À l'heure où les premiers signes d'une reprise économique se manifestent, quel bilan peut-on faire du marché des séminaires ? La demande a-t-elle baissé pendant la crise ? Les habitudes des entreprises ont-elles changé ? Le marché marocain, malgré l'absence de statistiques fiables, est encore sous investi. La scène est disputée sur un premier plan entre Casablanca et Marrakech. Viennent ensuite des villes comme Rabat, Tanger, Fès ou encore Agadir. «Le marché des rencontres et événements professionnels au Maroc a été marqué par une légère augmentation du volume de la demande», nous fait savoir un professionnel de la communication, sans pour autant donner de chiffres; car dans ce milieu, quand on décide de parler argent, les opérateurs deviennent réticents. Cependant, ce professionnel explique que «les budgets alloués à ces événements ont dans l'ensemble été revus à la baisse», crise oblige. Pis, «certaines marques ont carrément arrêté de communiquer au Maroc durant cette période», nous avoue-t-on. Une nouvelle offre sur le marché Ces réductions budgétaires ont fait le bonheur de structures d'un tout nouveau genre qui ont commencé à proposer des services à destination des entreprises souhaitant organiser des rencontres professionnelles. Les restaurants se sont, petit à petit, mis sur ce créneau. D'une capacité d'accueil pouvant parfois dépasser les 100 personnes et grâce à des «menus affaire» à prix bien étudiés, ces nouveaux «sites» ont très vite attiré l'attention des entreprises et des grands groupes. Aujourd'hui, des références ont pu s'imposer dans le domaine et devenir un standard en la matière. Rien de plus normal, un «menu affaires» à 350 DH séduira toujours plus qu'une prestation à 800 DH par personne, surtout en temps de crise. «Des clients nous ont carrément demandé, sous peine d'aller chez nos concurrents, des réductions de 50% sur les devis que nous leur avons proposés», nous confie ce professionnel de la communication. D'autant plus que c'est toujours plus «fun» d'aller dans un restaurant, car l'ambiance y est en général plus décontractée. Et c'est justement ce genre de clients que guettent les restaurants, mais cela ne semble pas inquiéter les traditionnels hôtels. «Nous continuons à recevoir le même nombre de demandes. Le mois de Ramadan a même été l'occasion pour nous de constater un redressement du business», affirme un responsable de la direction commerciale du Golden Tulip Farah à Casablanca. Un constat que partage, volontiers, la direction banquets du Hyatt Regency. Selon ces professionnels, ce seraient plutôt les entreprises à petits budgets qui font appel à leurs services. «Bien que nous nous intéressions à cette catégorie d'entreprises, notre clientèle est essentiellement composée de grandes entreprises», précise le responsable des banquets du Golden Tulip Farah. Il ajoute que «pour ce type de clientèle, c'est la qualité de nos prestations qui prime. Nous ne sous-estimons jamais le poids du bouche à oreille. C'est pour cette raison que chaque événement est traité comme si c'était le premier». Il n'y pas que les restaurants qui disputent avec les hôtels ce marché estimé à fort potentiel. La concurrence conjugue également avec l'entrée en jeu des universités et des écoles supérieures qui se sont clairement positionnées sur ce créneau. Les établissements d'enseignement supérieur n'hésitent plus à aménager des salles de conférences. Ceux qui sont en cours de construction intègrent un site dédié à ces événements dès la conception du projet, mais cela ne semble pas perturber la sérénité des hôteliers. Ils affirment qu'il ne s'agit pas de «réelle concurrence». «Quand la cible est composée essentiellement d'étudiants ou qu'elle a un lien avec l'enseignement, il est tout à fait normal que les universités ou écoles supérieures soient choisies comme sites d'accueil», conclut le service banquets du Golden Tulip Farah. Les pâtissiers mettent la main à la pâte Même les traiteurs veulent leur part du gâteau. Gapi, référence en la matière, n'a pas hésité à proposer en plus de ses services de traiteur, des infrastructures de chapiteaux. De cette façon, il est beaucoup plus simple de trouver un site d'accueil pour le séminaire et d'obtenir les autorisations nécessaires, si besoin est. Très pratique pour les chantiers ou les succursales ne disposant pas d'assez d'espace. La marque est très demandée même si ses tarifs sont critiqués par certains. «Notre service de traiteur est facturé à 400 DH par repas et par personne. À cela s'ajoutent 150 DH par personne pour les boissons. Les cocktails, eux, sont facturés à 280 DH par personne», nous dévoile Lionel Léonard, chef pâtissier de la marque. Il continue : «un séminaire dure en général une journée. Il faut donc compter, deux pauses café et un repas par personne». Si l'on sait qu'un séminaire moyen compte une trentaine de personnes, la facture peut très vite atteindre les 30.000 DH. L'artisan pâtissier affirme être régulièrement sollicité, et pas par n'importe quelle catégorie de clients. «Nous sommes présents lors d'événements d'envergure tels que ceux organisés par les grandes banques de la place, ou encore les concessionnaires de voitures». Leur offre est également adaptée aux conférences de presse quand elles sont réduites à une quinzaine ou une vingtaine de personnes, les conseils d'administration et les team-buildings. Des événements que de plus en plus de grands groupes organisent intra-muros.