Huit Français sur dix pensent que le rôle des «sans-papiers», dans le développement de l'économie française, est important. Ces chiffres sont le résultat d'un sondage de l'Ifop, réalisé pour le journal français L'Humanité, rendu public lundi et relayé par l'ensemble les principaux titres de l'Hexagone. L'étude, qui a été menée les 26 et 27 novembre derniers sur un échantillon de 955 personnes, apporte une vision de l'opinion qui va à contre-sens de celle véhiculée par les déclarations politiques sur la question, tant soulevée, des salariés «sans-papiers». Ainsi, 78% des Français interrogés soulignent le rôle de cette catégorie de travailleurs dans l'économie. Ce chiffre a connu une évolution surprenante. En effet, en 2008, le même sondage révélait que, pour 69% des Français, «des pans entiers de l'économie auraient du mal à tourner» sans les «sans-papiers». D'après les analyses de Jérôme Fourquet, un cadre de l'Ifop, reprises sur le site de L'Humanité, cette progression montre que les nombreux mouvements de revendication des communautés de travailleurs «sans-papiers», ainsi que «leur mobilisation sociale, a contribué à les sortir du rôle de travailleurs de l'ombre, ceux dont on ne parle jamais». Chez les sympathisants communistes, du Parti de gauche et socialistes, ce chiffre grimpe même à 91%. Plus surprenant encore, 70% des électeurs de la majorité présidentielle avancent que «le rôle des sans-papiers n'est pas négligeable». Ce qui fait dire à Jérôme Fourquet «qu'il y a une bonne compréhension du dossier par les Français, qui appellent sur ce sujet à une réponse équilibrée, loin des postures idéologiques radicales». Des postures radicales, le sondage de l'Ifop a aussi permis de les exprimer : «55% des sympathisants du Front national estiment, eux, que ces travailleurs jouent un rôle mineur», reprend L'Humanité. Reste que «64% des Français se disent favorables à une régularisation au cas par cas de ces travailleurs, 24% se prononcent même en faveur d'une régularisation de l'ensemble des travailleurs, et seulement 12% d'entre eux qui déclarent opposés à toute forme de régularisation. La régulation des travailleurs immigrés à nouveau sur la table Les résultats du sondage de l'Ifop a tout de suite, relancé le grand débat au sujet de la régularisation des travailleurs immigrés sur le sol français. Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes et ancienne candidate aux élections présidentielles, est l'une des premières à réagir. En effet, selon le Nouvel Observateur, elle «s'est prononcée pour une régularisation juste», prônant le «cas par cas dans le cadre de critères transparents et objectifs». Royal poursuit ensuite sa plaidoirie en avançant que «si l'Etat accepte des impôts d'un travailleur, vous avouerez qu'il est très injuste que ce travailleur n'ait pas une carte de travail, ne soit pas régularisé, ne soit pas sécurisé,