«La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) a consolidé ses efforts d'analyse, de veille et d'évaluation pour apporter l'éclairage nécessaire aux choix du ministère de l'Economie et des Finances sur les différentes questions économiques, sociales et financières qui l'interpellent», c'est en ces termes que Mohamed Chafiki a globalement jugé le travail de son département. La DEPF qui vient de publier son rapport d'activité 2010, explique que sa mission a gagné en relief et en complexité, à la faveur des développements et des ruptures qui ont fortement marqué l'environnement national et international. Les équipes ont donc dû engager plusieurs réflexions sur les préoccupations majeures de son ministère de tutelle. La première vise le développement et l'enrichissement des maquettes de prévision et d'analyse d'impact. La seconde est, quant à elle, orientée vers la mise en place d'un modèle d'équilibre général en micro simulation destiné, essentiellement, à l'analyse et à l'évaluation des politiques fiscales. Ainsi, dans le cadre des activités du programme de réforme du système de gestion des finances publiques, un développement du Modèle calculable équilibre général (MCEG) micro-simulé a été entamé, afin de d'analyser les conséquences du projet d'assujettissement de certains produits de grande consommation au système de la TVA. Par ailleurs, la DEPF est tenue à un rôle de veille et de mise à disposition de l'information. La banque de données MANAR représente dans ce sens une plateforme qui doit être alimentée en permanence. «L'objectif est de satisfaire les besoins informationnels, de plus en plus exigeants en termes de qualité et de timing», explique-t-on du côté de la DEPF. ce qui pousse la direction à automatiser de plus en plus le procédé d'alimentation de sa base de données. Dans ce sens, la DEPF a entamé un projet de refonte de la base de données MANAR, qui s'inscrit d'ailleurs dans le cadre de la modernisation du système d'information de la direction. Restructuration en vue Ces travaux de perfectionnement menés tous azimuts doivent toutefois être revus à l'aune de la nouvelle donne politique. En effet, certains voix se sont élevées, dernièrement, au niveau du Parti justice et développement, pour demander une restructuration des différents organismes de statistiques et de prévision du royaume. Aussi, la DEPF sera forcément concernée par le chamboulement qui s'annonce. Reste à savoir si cette restructuration se fera sur les bases d'un nouveau super département sous tutelle du ministère des Finances. Rien n'est moins sûr, puisque les différentes instances internationales plaident pour la mise en place d'une instance statistique indépendante. Dans ce cas, la DEPF conserverait sa place de socle décisionnel du ministère de Finances, mais devrait dès lors composer avec la nouvelle instance.