La hausse des recettes touristiques de ce pays insulaire d'Afrique de l'Ouest devrait favoriser le maintien de la croissance à un niveau honorable de 4% en 2018. En 2018, la croissance cap-verdienne devrait se maintenir au même niveau qu'en 2017, bénéficiant notamment de l'activité de ses partenaires économiques européens. Les prévisions tablent ainsi sur une progression du PIB de 4%, soit légèrement au-dessus des 3,8% de 2017. «On devrait assister à une augmentation des recettes touristiques, notamment en logement et en restauration», prédit Coface. La croissance des pays européens devrait y contribuer, ceux-ci étant les principaux pourvoyeurs de touristes (81% en 2016). Le nombre de touristes britanniques (le Royaume-Uni est le principal pays d'origine des touristes au Cap-Vert), devrait poursuivre sa progression, légèrement ralentie par les premiers effets du Brexit. Politique d'austérité Néanmoins, les contraintes structurelles liées au manque de diversification de l'économie demeurent importantes. En effet, la dépendance au tourisme et aux dépenses de l'administration publique reste prépondérante. La politique budgétaire d'austérité du gouvernement devrait se poursuivre en 2018 et se traduire par une réduction des dépenses d'investissement public au profit de l'investissement privé, notamment par le biais des investissements directs à l'étranger (IDE), provenant surtout du Royaume-Uni et de Chine, dans le secteur touristique et immobilier. La consommation des ménages devrait légèrement progresser, bénéficiant du faible niveau d'inflation. Elle serait également favorisée par la situation économique du Portugal qui est la principale source d'entrée de revenus des travailleurs à l'étranger (11% du PIB). Toutefois, elle pourrait être pénalisée par la baisse de confiance des consommateurs. Privatisations À l'instar de l'exercice précédent, le déficit budgétaire devrait continuer à diminuer en 2018. Le gouvernement devrait réduire ses dépenses d'investissement, d'achat de biens et services, de subventions et procéder à des privatisations. En revanche, la masse salariale ne devrait pas baisser en 2018 étant donné le manque de flexibilité à court terme. La diminution des investissements publics, passant de 10,3% du PIB en 2013 à 3,5% en 2016, pourrait avoir un impact négatif sur la croissance en 2018. Les récentes réformes fiscales, notamment l'exemption fiscale pendant la période de lancement d'une entreprise, devraient favoriser l'initiative privée. Le niveau de la dette publique devrait se stabiliser à un niveau toujours élevé. Le risque de défaut demeure maîtrisé, s'agissant essentiellement de prêts concessionnels d'organisations internationales et à long terme. Enfin, il faut noter que les exportations, dominées (81%) par les produits halieutiques (poissons, fruits de mer et produits transformés), devraient peu augmenter en raison d'une demande extérieure qui devrait peu progresser. Le solde courant est donc très déficitaire au niveau des biens et excédentaire au niveau des services. Le déficit courant demeure principalement financé par les IDE (7,3% du PIB) et les transferts des cap-verdiens en Europe (11% du PIB). Fiche pays Cap-Vert Taille 0,5 million de consommateurs Monnaie escudo PIB/Hbt 3.086 dollars Croissance 4% (2018p.) Région économique CEDEAO Note Coface B Doing business 2017 129e/189 Détérioration du climat des affaires Le Cap-Vert est une démocratie installée. Le pays figure parmi les pays les mieux classés d'Afrique subsaharienne selon les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale, notamment en matière de lutte contre la corruption (44e sur 214 pays). Les changements récents de la politique extérieure se font en direction de la Chine. Les investissements chinois sont en constante augmentation et devraient se concentrer sur le secteur du tourisme, des infrastructures, ainsi que sur la construction d'une zone économique spéciale. L'outil principal de cette coopération est le Fonds de développement Afrique-Chine. Le classement Doing Business du Cap-Vert demeure plutôt stable (129e sur 190 pays); le pays possède un des meilleurs climats des affaires de l'Afrique subsaharienne. Néanmoins, il pâtit du manque d'infrastructures, électriques en particulier, et de l'absence de réglementation régissant l'insolvabilité.