C'est ce qui ressort de la première réunion de la Commission de suivi de la mise en œuvre du programme gouvernemental. Le chef de gouvernement fera une sortie sur le bilan de la première année juste après la Fête du travail. Il n'y a pas un gouvernement qui n'ait pas été critiqué pour manquement à ses engagements inscrits dans la déclaration gouvernementale. Sous la Coupole, les parlementaires de l'opposition s'appuient automatiquement sur les points de ce document engageant pour mettre la majorité devant ses responsabilités. Inaugurant un pas décisif, le gouvernement Saâd Eddine El Othmani a mis en place une Commission de suivi de la mise en œuvre du programme gouvernemental. La première réunion de cette commission a eu lieu en soirée du vendredi dernier. Elle intervient en activation, est-il expliqué, des mécanismes interministériels de suivi de l'application des engagements de l'Exécutif durant un mandat de cinq ans. Comme la tradition le veut, après sa désignation par le souverain et son investiture par le Parlement, sur la base d'un programme définissant les actions à conduire durant son mandat, le gouvernement s'est engagé à traduire les orientations de son programme en un plan d'exécution. Ce dernier est censé englober des mesures détaillées et applicables à même de produire un impact quantitatif et qualitatif sur la vie des citoyens et sur l'ensemble des acteurs économiques et sociaux. À l'ouverture des travaux de cette première rencontre, présidée par le chef de gouvernement, on a procédé à un rappel des instances dédiées au suivi du programme gouvernemental mis en place par la circulaire 10-2017. Il a été ensuite procédé à la présentation et à l'adoption en général, par la Commission interministérielle, du Plan d'exécution du programme gouvernemental (PEPG). Sur ce registre, les intervenants ont mis en avant la collaboration qui a marqué sa préparation et qui a conduit à l'élaboration d'une feuille de route précise et détaillée de mise en œuvre des mesures gouvernementaux. Point important, une présentation tant attendue et dont on prévoit le dévoilement proche, a concerné le bilan consolidé de la première année de l'actuel gouvernement. Ce qui a permis de constater, est-il indiqué, un taux de réalisation (ou en cours de réalisation) d'environ 88% de l'ensemble des mesures. Toutefois, certains engagements souffrent d'atermoiement ou de blocage. Ils ont fait l'objet de discussions ayant donné lieu à des propositions de solutions pour certaines mesures en souffrance ou qui ont eu à affronter des difficultés de mise en œuvre. Il est fort probable, apprend-on de source gouvernementale qu'El Othmani fasse une sortie détaillée sur le bilan de la première année, juste après le 1er mai. Les autres secteurs gouvernementaux feront de même dans le cadre d'un large plan de communication qui devrait se décliner dans les semaines à venir. La commission est ensuite passée au gros morceau, à savoir les priorités de l'action gouvernementale au titre de la 2e année du mandat. À ce niveau, les questions de l'emploi, de la réduction des inégalités et de l'accélération des chantiers structurants ont accaparé les échanges. Certes, le gouvernement vient d'engager un budget de 6 MMDH pour améliorer les revenus des fonctionnaires, mais il n'en reste pas moins crucial d'insuffler une nouvelle dynamique dans les secteurs créateurs de richesses et d'emplois. Dans le sillage de la réflexion autour du nouveau modèle de développement, le gouvernement est appelé à trouver de nouveaux leviers de la croissance en dehors des secteurs classiques, tout en modernisant ces derniers. Cette deuxième année doit aussi être celle de l'ouverture sur de nouveaux partenaires principalement africains, mais aussi asiatiques. La diversification du partenariat et des échanges commerciaux ayant fait l'objet d'un choix stratégique doit passer à la vitesse supérieure surtout après la décision douloureuse, mais considérée comme inévitable de la flexibilité du dirham. Une approche proactive La Commission de suivi n'a pas manqué d'exprimer son satisfecit aux différentes réalisations importantes, concernant les secteurs économiques, sociaux ou les grands chantiers de réforme. Les participants ont, par ailleurs, convenu que l'opinion publique, après la finalisation par les départements ministériels, sera informée des réalisations du gouvernement au titre de la première année de son mandat, à travers un document de synthèse, ainsi que la présentation des bilans élaborés par les différents départements ministériels. Cette approche est susceptible de contribuer à la mise en œuvre de l'action gouvernementale, à travers sa dimension participative et proactive.