Malgré des réalisations en quasi stagnation à fin 2017, les investisseurs restent attirés par le titre Marsa Maroc. Rien ne semble à même d'ébranler la confiance des investisseurs envers la valeur Marsa Maroc. En effet, le titre est plutôt resté sur une courbe ascendante depuis la publication des résultats annuels. L'action a gagné 10 DH depuis le 27 mars dernier et s'échange désormais à 191,40 DH. Or, Marsa Maroc a affiché, au terme de l'exercice 2017, un chiffre d'affaires 2,55 MMDH en légère baisse (-0,5%), comparé aux 2,56 MMDH réalisés en 2016. Ceci dit, ces réalisations financières semblent être conformes aux prévisions, selon le top management. Sur un trafic global de 96 millions de tonnes (Mt), Marsa Maroc a traité près de 36 MDH en quasi stagnation par rapport à l'exercice précédent. Le port de Casablanca reste le premier contributeur (à hauteur de 56% du chiffre d'affaires de Marsa Maroc), suivi par Agadir et Jorf Lasfar. Par contre, l'activité de Marsa Maroc a été perturbée par l'arrivée de nouveaux opérateurs de terminaux pétroliers au port de Tanger Med, notamment. Un port où Marsa Maroc n'est pas encore présente. De son côté, le RNPG de Marsa Maroc s'est élevé à 599 MDH, en progression de 3,3% par rapport à l'exercice 2016. Le directoire proposera à l'Assemblée générale, la distribution d'un dividende de 10,7 DH par action, dont 8 DH à titre ordinaire - identique à celui distribué à l'issue de l'exercice précédent - rehaussé de 2,7 DH à titre exceptionnel. Le résultat d'exploitation a baissé, quant à lui, de 8,3% pour se limiter à 761 MDH sous l'effet combiné des nouvelles charges de fonctionnement et des dotations aux amortissements des filiales dont les concessions ont démarré lors du dernier trimestre de l'année 2016. Disposant d'une bonne assise financière - avec des fonds propres en nette hausse à 2,5 MMDH- le groupe tente de maintenir son niveau d'investissement en mobilisant une enveloppe de 545 MDH en 2017, soit 162 MDH de plus qu'en 2016. Des investissements qui sont généralement axés sur le renouvellement de son parc d'équipements. Au regard de ses réalisations, certains analystes de la place assurent que la société dispose d'un potentiel important de croissance dans les années à venir, au regard notamment de la grande diversification de ses activités lui permettant de s'adapter en permanence à l'évolution de la conjoncture nationale et internationale. Cette résilience de l'activité est confortée également par une assise bilancielle saine et sa grande expertise dans le domaine de la manutention portuaire. Il faut dire aussi que l'opérateur profite de la position stratégique du Maroc au croisement des principales routes maritimes. Eu égard au potentiel indéniable de l'activité portuaire sur l'économie nationale, l'Etat avait adopté une nouvelle stratégie à horizon 2030 visant à doter le Maroc de plateformes portuaires pour jouer le rôle de catalyseurs de la compétitivité. Le coût d'investissement en infrastructures portuaires à horizon 2030 reste très important (estimé à près de 75 MMDH). Pour mettre en œuvre ce programme, la contribution de toutes les parties prenantes est sollicitée. Que ce soit, l'Etat, les agences portuaires, ou encore les opérateurs du secteur dans le cadre de concessions ou de partenariats public-privé. Ce plan a ainsi pour objectif de soutenir les dynamiques économiques, contribuer aux équilibres régionaux ou encore saisir une part du marché du commerce et du tourisme international maritime entre l'Europe, le Moyen-Orient, l'Asie et l'Afrique. Pour l'heure, le trafic national portuaire Gateway (import, export et cabotage) a enregistré, au cours de la période 2010-2017, une évolution annuelle moyenne soutenue de l'ordre de 4,3% (vs. 0,4% seulement sur la période 2005-2009). Il convient de souligner l'effet volatilité du trafic des céréales et des aliments de bétail sur l'activité. Pour sa part, l'activité portuaire Gateway de Marsa Maroc, (+8,7% à fin 2017) a été portée par une appréciation de l'activité OCP (trafic phosphate en bonification de 40,3% à fin 2017 à 11,2 Mt). «Au final, nous pensons que le niveau de valorisation actuel en Bourse n'a pas encore incorporé la totalité du potentiel de croissance de la société», souligne les experts d'Upline Securities. D'ailleurs, ceux-ci conseillent de renforcer le titre dans les portefeuilles. Même scénario pour CFG Bank qui place Marsa Maroc parmi les top picks en 2017. Fatma Charfi Analyste chez AlphaMena Le marché semble clairement apprécier le titre Marsa Maroc avec une performance YTD de 19,4%, dont 15,1% réalisés sur ce dernier mois. La valeur réussit à attiser l'appétit de ses actionnaires grâce à une politique généreuse (un dividende de 10,7 DH/action dont 2,7 DH/action à titre exceptionnel). Cette rémunération est encore plus surprenante, puisqu'elle a été annoncée dans un contexte de ralentissement de la croissance du trafic. Toutefois, le résultat net du leader ressort en hausse de 3,3% en glissement annuel sous l'effet d'une reprise de provision de 197 MDH et du contrôle fiscal (Paiement de 88,7 MDH au fisc sur les exercices 2013, 2014 et 2015). Quant à nos prévisions, toujours prudentes, nous attendons une légère amélioration du chiffre d'affaires de 3,4% en 2018 et une marge d'EBITDA stable autour de 44,7%. Nous tablons également sur un volume s'élevant à 37,33 Mt en 2018 vs. 36,1 Mt une année auparavant. D'un point de vue valorisation, le titre est bien évidemment cher à nos yeux. Aux cours actuels, Marsa Maroc se négocie à 12,4x VE/EBITDA 2018 et se paie 28,5x ses bénéfices attendus pour 2018 contre 10,8x et 15,4x respectivement pour ses comparables couverts par AlphaMena.