L'ensemble des analystes du marché recommandent le titre IAM à «l'achat». Considérée comme une valeur défensive, elle représente un placement de premier choix par le marché. L'action a gagné, depuis le début de l'année, 13% et s'échange actuellement à 151,5 DH Globalement, les activités africaines des sociétés cotées ont joué en faveur de celles-ci, en termes de résultats. Le constat est le même pour Maroc Telecom qui a pu réaliser des bénéfices en progression de 4,4% à 5,8 MMDH grâce au dynamisme des activités panafricaines du groupe. Celui-ci sera entièrement distribué aux actionnaires, à hauteur de 6,48 DH par action. Le chiffre d'affaires, quant à lui, s'est inscrit en baisse de 0,8% à 34,9 MMDH. Au Maroc, le repli a été de 3,6%, atteignant 20,4 MMDH. Le segment mobile a reculé de 5,5% pour s'établir à 13,4 MMDH. Une baisse justifiée par la combinaison de la libéralisation de la VoIP depuis fin 2016 par les autorités marocaines après un blocage de quelques mois et l'asymétrie des tarifs de terminaison d'appel Mobile depuis le 1er mars 2017. Cela a sensiblement pesé sur les revenus Mobile, mais ceux-ci ont néanmoins été compensés par la progression des activités Fixe et Internet. D'ailleurs, sur le seul quatrième trimestre 2017, le chiffre d'affaires des activités au Maroc a crû de 2,7%. Ce retour à la croissance s'explique par l'essor des activités Fixe et Internet dont le chiffre d'affaires s'accroît de 8,5% et au ralentissement de la baisse du chiffre d'affaires Mobile grâce au fort engouement pour l'Internet mobile. À ce stade, Maroc Telecom demeure leader avec une part de marché de 42,6% pour le parc de la téléphonie mobile. Sur le fixe, le groupe détient un quasi-monopole, toutefois de plus en plus mis à mal par l'arrivée de nouveaux opérateurs notamment Orange. Les analystes d'Attijari Intermediation semblent confiants. Le scénario devrait changer en faveur de Maroc Telecom qui devrait bénéficier de la hausse simultanée des revenus Mobile Maroc, Fixe Maroc et Filiales africaines. Cette nouvelle configuration permettrait une inflexion haussière de l'EBE de 2,0% en 2018 avec une accélération à 4% à compter de 2021. L'orientation positive des résultats de Maroc Telecom sur le MT est justifiée par la montée en charge des segments Data mobile et Internet haut débit sur lesquels le groupe dispose d'une avance considérable par rapport à ses concurrents. Les experts d'Upline, quant à eux, espèrent que pour les années à venir, l'activité du groupe s'articule essentiellement autour de la dynamisation de l'usage de la Data au Maroc et du développement des filiales à l'international. «Sur l'international, l'activité du groupe continue de profiter des gains de parts de marché et de la croissance des usages Data. Nous pensons, par ailleurs, que cette tendance au déploiement à l'international devrait soutenir les réalisations du groupe sur le moyen terme, au vu du poids grandissant des filiales sur les comptes de Maroc Telecom», soulignent-ils. Quant aux analystes de BMCE Capital, ceux-ci misent sur les projets d'investissement du groupe et la stratégie future de l'opérateur historique. Evoluant dans un environnement réglementaire et concurrentiel, l'entreprise devrait ainsi capitaliser sur la modernisation de ses réseaux pour le déploiement de la 4G+ et l'élargissement de son réseau d'accès fibre optique résidentiel FTTH, en plus du lancement de nouveaux produits, à l'instar de son offre «Internet haut débit par satellite VSAT», le Smart Car. À l'international, Maroc Telecom devrait continuer son développement en Afrique, via notamment l'intensification de ses investissements dans les pays de présence pour une couverture plus large et une meilleure qualité de service. La poursuite des efforts pour une croissance rentable malgré les pressions fiscales et réglementaires des pays d'implantation devrait constituer en partie un important levier, surtout si le groupe se dirige vers les marchés anglophones et lusophones. Pour ce qui est des perspectives, Maroc Telecom prévoit pour 2018, à périmètre et change constants, un chiffre d'affaires et un EBITDA stables. Les analystes d'Attijari Intermediation tablent sur une amélioration de l'EBE, engendrant la hausse du dividende par action. Ils expliquent qu'«avec un Dividend Yield régulier supérieur à 4,5% et tenant compte de la nette amélioration de la résilience du titre, celui-ci disposerait d'un effet rattrapage sensible en termes de performance». Upline, dont les estimations 2017 sont en ligne avec les résultats de l'opérateur, table sur un chiffre d'affaires 2018 en croissance de 2% à 36,6 MMDH avec un résultat net part du groupe en progression de 3,2% à 5,6 MMDH. La marge d'EBITDA devrait évoluer de 1,09 point à 49,1%. Myriam Chaabouni Analyste chez AlphaMena Après le boom de 2016 (+33,3%), Maroc Telecom a stagné en Bourse en 2017 (-0,98%) s'alignant sur la tendance globale des télécoms MENA (-2,21% pour l'ensemble du secteur). Toutefois, le titre a réussi à s'envoler en Bourse, depuis le 1er janvier 2018, avec une performance positive de 12,1%, surperformant nettement l'ensemble du secteur (+3,60%). La nette amélioration des résultats du groupe en 2017 est un nouveau catalyseur. Rappelons à ce titre qu'en dépit d'un CA et d'un EBITDA en baisse de, respectivement, 0,8% et 2,4%, Maroc Telecom a publié un résultat net surprenant au 31/12/2017 (+1,9%). En excluant l'impact des charges de restructuration en 2017 et de la cession immobilière en 2016, l'EBITDA et le RNPG auraient augmenté de respectivement 1% et 4,4%. La marge d'EBITDA aurait également augmenté de 90 pbs à 50%. Cette hausse du RNPG est directement liée à la bonne résistance face aux applications VoIP au Maroc et à la forte progression du résultat net des activités à l'international, notamment les nouvelles filiales Moov, parvenues à générer un résultat net positif important. Ces bonnes réalisations reflètent bel et bien les efforts continus de Maroc Telecom durant les cinq dernières années en termes de restructuration, visant une stratégie focalisée sur la croissance à l'international face à un marché local visiblement saturé. Côté valorisation, le titre reste visiblement cher. Aux cours actuels, le titre se traite à 23,5x P/E 2018e et VE/EBITDA 2018e de 9,21x, alors que ses pairs se traitent à 14,9x P/E 2018e et un VE/EBITDA 2018e de 6,12x. La prudence est toujours de mise!