La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d'investissement (BEI) ou encore la Banque mondiale (BM), toutes semblent déterminées à poursuivre leurs efforts dans le but d'accompagner le secteur privé au Maroc et dans la région. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d'investissement (BEI) ou encore la Banque mondiale (BM), toutes déclinent une feuille de route pour l'accompagnement et l'encouragement du tissu d'entreprises au Maroc pour les mois à venir. Après une année jugée «particulière» avec «quelques retards à l'allumage» et «peu de prêts finalement déclinés», la dynamique reprend et une pluie de projets sera annoncée dans les toutes prochaines semaines. Ce sera le cas notamment de la BERD, première à ouvrir le bal avec une feuille de route fraîchement validée par son Conseil d'administration. Cette dernière se déclinera autour de deux principales approches : celle de l'assistance technique et celle de l'investissement direct. Il s'agit plus concrètement pour la première approche du programme baptisé Advisory Business Support qui devrait accompagner plus de 300 entreprises. Plus encore, la BERD adapte son projet d'accompagnement pour soutenir des stratégies nationales structurantes pour ne citer dans un premier temps que la régionalisation. Dans ce sens, l'institution entend à maximiser les synergies avec les acteurs et notamment les régions en instaurant une sorte de guichet unique en coopération avec les différents CRI des régions. La BERD travaille également à assurer une mise à niveau des différents acteurs et ceci en étroite collaboration avec des cabinets marocains. C'est d'ailleurs dans ce sens que l'institution internationale s'apprête à ouvrir un bureau à Tanger très prochainement. Sur le volet investissement direct, l'activité de la BERD devrait connaître un ralentissement. Et pour cause, selon la direction de la banque au Maroc, l'institution continuera à répondre marginalement aux attentes de la cible. C'est dans ce sens que la banque a d'ailleurs procédé hier mercredi à la signature de la deuxième ligne de financement MORSEFF avec 35 millions d'euros en faveur de la BMCE. Le PAI en ligne de mire Outre les projets de la banque déjà sur les rails, la BERD poursuit la réflexion sur plusieurs axes de travail parmi lesquels celui de l'accompagnement des écosystèmes industriels. Il s'agit là d'un axe de réflexion «déjà très avancé», nous explique-t-on auprès de la BERD. Ce dernier vise principalement les sous-traitants de rang 2 ou 3, qui ne sont parfois pas toujours bancables. L'idée de cette approche est de conférer aux sous-traitants de rang 1 un rôle qui les rendrait plus impliqués dans le financement, ceci pour booster la compétitivité et l'efficacité du secteur. Plus concrètement, il s'agit pour l'institution d'articuler son approche autour du développement durable et de jouer le rôle d'intermédiaire entre les entreprises et les organisations internationales afin que les entreprises du royaume puissent bénéficier des dons auxquels ils sont éligibles. De grands pourvoyeurs de dons seront à cet effet sollicités afin que les PME marocaines puissent bénéficier de ces primes internationales. BM et BEI en phase pour l'entrepreneuriat Si la banque européenne pour la reconstruction et le développement axe son approche sur différents points stratégiques pour l'économie nationale, la Banque mondiale et la Banque européenne d'investissement agissent presque dans la continuité. Ces deux dernières viennent en effet de signer à Washington cette semaine, en marge des assemblées annuelles, un accord de partenariat visant à «booster l'entrepreneuriat des jeunes et des femmes dans la région MENA». Ce nouveau dispositif vise à assurer un meilleur accès au financement et à l'accompagnement des jeunes entreprises de la région qui sera mis en place prochainement. Il s'agit plus spécifiquement de favoriser l'accompagnement et le financement des nouveaux entrepreneurs dans la région MENA, particulièrement les jeunes et les femmes à travers la mise en place d'un nouveau dispositif : Boost MENA. «Boost MENA est la première initiative du genre à fournir un soutien financier pour l'innovation et l'esprit d'entreprise afin de promouvoir la création d'emplois à une échelle sans précédent dans la région», explique-t-on auprès des deux institutions. Cette approche a pour principal objectif de mettre en place une nouvelle facilité d'investissement combinant à la fois un meilleur accès au financement et à l'assistance technique au profit des start-ups innovantes et des entreprises en phase d'amorçage. Dans ce sens et plus techniquement, cette initiative sera accompagnée par la mise en place de nouveaux fonds de capital risque, de plateformes de crowdfunding (financement participatif) et reposera sur des réseaux de Business Angels (investisseurs providentiels) et d'incubateurs. Notons que cette initiative vient répondre à des besoins détectés dans le cadre d'un rapport réalisé conjointement par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la BEI et la Banque mondiale, laquelle initiative fait la lumière sur les obstacles au développement du secteur privé dans la région MENA. C'est dans cette approche donc que semble être orienté le travail de ces trois institutions internationales qui semblent déterminées à poursuivre leurs efforts dans le but d'accompagner le secteur privé dans la région, à travers notamment des feuilles de route ambitieuses. Laurent Chabrier, directeur de la BERD pour le Maroc «Nous travaillons activement pour accompagner le processus de régionalisation au Maroc. Pour ce faire, nous prenons en compte tous les nouveaux mandats dans le cadre de la régionalisation. Par ailleurs, nous travaillons également activement pour accompagner les femmes entrepreneurs au Maroc et pour ce faire nous avons déjà développé un produit bien structuré et nous espérons mener les choses à terme avec les grandes banques du royaume pour que ce produit puisse être accessible au Maroc. Il y a eu certes cette année un retard à l'allumage mais nous sommes déterminés à poursuivre la dynamique d'accompagnement dans le royaume. 400 millions d'euros ont d'ores et déjà été dédiés à l'accompagnement de l'ensemble des pays dans lesquels nous sommes présents avec un budget alloué ne dépassant pas 10% par pays». Roman Escolano, vice-président de la BEI «L'accord que nous venons de signer avec la Banque mondiale représente une mise à l'échelle réelle des efforts pour encourager les néo-entrepreneurs, non seulement en les aidant financièrement, mais aussi en leur fournissant une assistance technique vitale. Le partenariat entre la BEI et la Banque mondiale est crucial à cet égard, car en mettant en commun notre expertise, nous pouvons assurer un impact plus important sur le terrain». Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA. «Le potentiel des jeunes entrepreneurs dans la région MENA reste largement inexploité. Il est plus que jamais essentiel de les soutenir, en particulier les jeunes femmes, et les aider à devenir les moteurs de la croissance, pour finalement préparer le terrain à la prospérité et la paix dans la région MENA».