Au Sénégal, certains secteurs d'activités comme l'agriculture, la pêche et les BTP ont pris le chemin de la croissance, alors que d'autres, à l'instar du tourisme local, l'éducation et la santé ralentissent, avec un lot quotidien de facteurs bloquants. La croissance économique au Sénégal suscite un intérêt national, avec une intervention, tous azimuts, des acteurs économiques, politiques et sociaux. Le satisfecit du Fonds monétaire international (FMI) sur la croissance économique (6% en perspective) repose le débat dans un pays en quête d'émergence. Alors que l'Etat tente d'améliorer le climat des investissements avec une palette de mesures, il reste que le Sénégal présente encore une économie à double vitesse. En effet, l'environnement des affaires est contrasté. L'agriculture, le bâtiment et les travaux publics (BTP) constituent le fer de lance de son économie. Les autorités ambitionnent, à travers le Programme de relance et d'accélération de la cadence de l'agriculture au Sénégal (PRACAS), d'atteindre l'autosuffisance en riz, et ceci par la riziculture irriguée et pluviale. L'envol de l'agriculture, de la pêche et des BTP L'objectif est de passer d'une moyenne de 300.000 tonnes par an à 1, 6 million de tonnes de riz paddy (riz non transformé) en 2018. L'objectif annoncé est de réduire la facture d'importation de cette denrée qui mobilise, en moyenne, 150 milliards de FCFA, soit 16% du déficit de la balance commerciale. En tout état de cause, un besoin en investissements nécessaires pour atteindre cet objectif de 800 milliards de FCFA est à combler pour poser les jalons du tissu industriel national. En attendant, l'exportation des produits horticoles est passée de 9.300 tonnes en 2000 à 67.000 en 2013. En plus du secteur agricole, le secteur stratégique de la pêche et de l'aquaculture est pourvoyeur de recettes d'exportations. Sa contribution financière avoisine 195 milliards de FCFA en devises, soit 20% des recettes d'exportation. S'y ajoute le secteur du BTP avec la construction de nouveaux pôles urbains, notamment ceux du Lac Rose, de Diass et de Bambilor, toujours dans les Niayes, sur le littoral Atlantique. La nouvelle cité de l'émergence (28 tours de 10 étages) et des fonctionnaires de Diamniadio commence à sortir de terre ; ceci dans le cadre de la politique des logements sociaux. Pour booster davantage son économie en rendant attractif son environnement, le Sénégal entend réformer sa politique des exonérations fiscales appliquée aux projets rentables financés par les bailleurs de fonds. Un tourisme aux aguets Si les secteurs susmentionnés ont pris leur envol, certains, en revanche, battent de l'aile. Le secteur touristique, jadis très dynamique, a perdu son lustre d'antan. Nous sommes loin des 700.000 touristes par an, malgré une augmentation de la capacité hôtelière. L'absence de promotion de la destination sénégalaise constitue un handicap notoire, même si l'apport du secteur est évalué à 300 milliards de FCFA sur l'économie nationale. Pour ce qui de la pêche illicite, le Sénégal perd 150 milliards de FCFA par an. Pour lutter contre ce pillage des ressources halieutiques et les protéger, l'Etat prépare un nouveau Code de la pêche. Pendant ce temps, les autorités déplorent la faible rentabilité, sur le produit intérieur brut du pays, des entreprises qui, affectées par la crise économique, mettent la clé sous le paillasson. Et pourtant, le Sénégal inscrit, en priorité, le partenariat public-privé en investissements privés, dans le cadre de la mise en œuvre des projets du Plan Sénégal émergent (PSE).