Le sous-secteur de l'horticulture sénégalaise prend son envol. En 2014, les exportations de produits horticoles sont passées à 85.000 tonnes pour des recettes de près de 50 milliards de F CFA. Pour accompagner cette constante progression, les opérateurs marocains ayant une expérience avérée du sous-secteur se positionnent pour un accompagnement dans la mise en place d'un capital semencier. Avec le Programme de relance et d'accélération de la cadence de l'agriculture sénégalaise (PRACAS), le Sénégal est en train de tisser sa petite toile dans le sous-secteur de l'horticulture. Bien que des facteurs bloquants plombent son envol au regard des opportunités, les exportations des produits du sous-secteur sont passées à 85.000 tonnes pour des recettes de près de 50 milliards de F CFA*. Dans le cadre du partenariat Sud-Sud, le Maroc veut s'inscrire dans cette dynamique de performance du sous-secteur de l'horticulture en apportant son expertise. 60 tonnes de semences Le partenariat entre opérateurs sénégalais et marocains a commencé à se dessiner lors du dernier Salon international de l'Agriculture au Maroc. Ainsi, certains opérateurs marocains se positionnent pour essayer de saisir les opportunités que représente le marché sénégalais, avec un accompagnement de la compagnie sénégalaise de l'agriculture (CSENAGRI) dirigée par la Marocaine Khadija Mahile. C'est déjà le cas de la Coopérative agricole sahraouie de commercialisation, d'import et d'export des fruits et légumes qui a signé un protocole d'accord avec l'Union des groupements des producteurs maraîchers (UGPM). Il s'agit d'un projet de distribution de semence, de pommes de terre pour le moment. «Nous avons obtenu l'agrément pour tester et démarrer en distribuant déjà 60 tonnes de semences de pomme de terre», nous fait savoir la directrice générale de CSENAGRI. Assistance Sur la base d'une mission organisée dans la zone des Niayes avec notamment l'UGPM, les résultats sur la semence de pommes de terre marocaines sont concluants. Ce résultat n'est pas fortuit pour Khadija Mahile qui estime que le royaume chérifien n'est pas en terrain neutre sur les semences de pommes de terre car les autorités marocaines ont obtenu des résultats remarquables dans le cadre du Plan Maroc vert. Pour Khadija Mahile, les opérateurs marocains comptent assister leurs homologues privés sénégalais dans la mise en place d'un capital semencier de qualité et une plateforme de conservation des produits horticoles pour maximiser les profits. «Le calendrier agricole des deux pays sont complémentaires. C'est un avantage aussi bien des opérateurs sénégalais que marocains», précise-t-elle. Potentiel Il ressort d'une étude menée par l'entreprise CSENAGRI et le ministère de l'Agriculture et de l'équipement rural que les rendements pour les principales spéculations horticoles, notamment l'oignon, la pomme de terre, la carotte, tournent autour, respectivement, de 75%, 43% et 44%, ce qui est loin des potentialités du secteur horticole non encore significativement exploitées. «Cela veut dire qu'il y a encore un gap de productivité. Il faudra exploiter toute la chaîne de productivité, du système d'irrigation au chemin technique», a relevé Khadija Mahile. «L'expertise marocaine est un atout» Le directeur de l'Horticulture, Dr Macoumba Diouf, estime très positives les initiatives en perspective entre opérateurs sénégalais et marocains. Il explique que la matérialisation de cette coopération Sud-Sud est un atout pour le Sénégal, d'autant plus que le Maroc est très en avance sur la question de maîtrise de l'eau et pourra faire bénéficier de son expertise sur les techniques d'irrigation. «Des opérateurs marocains sont demandeurs, afin de booster les productions. C'est un champ fertile pour développer ces échanges commerciaux entre nos deux pays», explique-t-il. Pour Dr Macoumba Diouf, les deux pays entendent mettre sur pied des infrastructures de conservation avec un complexe agroalimentaire dans la zone des Niayes pour une capacité de 10.000 tonnes. «Ce sera un projet national qui permettra d'étaler la disponibilité des produits horticoles, sur le marché national, sur toute l'année», précise-t-il.