Le gouvernement du Sénégal est à la recherche d'un financement estimé à 2.000 milliards de FCFA pour la réalisation des 27 pôles urbains prévus à Dakar et dans les régions, dont la moitié de cette enveloppe devra être consacrée aux investissements structurants. Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE), le Sénégal a engagé une série de projets pour construire de nouvelles villes en grande banlieue. Pour aller vers cette rationalisation de l'aménagement du territoire, le gouvernement sénégalais entend mobiliser 2.000 milliards de FCFA et réaliser 27 pôles urbains prévus à Dakar et dans les régions. C'est le directeur de l'urbanisme et de l'architecture qui l'a fait savoir, en soulignant que la moitié de cette enveloppe sera consacrée aux investissements structurants. Pour Alexandre Ngom : «Les pôles urbains structurés vont permettre aux villes de mieux respirer, parce qu'ils deviendront des zones d'activité et d'habitat». Dans le cadre de cet aménagement, la mobilisation des financements concerne entre autres cinq pôles urbains à Dakar, notamment Diamniadio, Dakholpé, Yenn, Bambilor et Déni Birame Ndao. En plus de ces pôles urbains, le gouvernement, souligne Alexandre Ngom, envisage de réaliser des dizaines de zones d'aménagements concertés à travers le pays, ceci pour un coût global estimé à 150 milliards de FCFA. L'autre mesure prise par le gouvernement est le programme de restructuration, de rénovation et de régulation foncière, qui va nécessiter une enveloppe financière d'environ 400 milliards de FCFA. Il s'agit pour les autorités d'une réorganisation et d'une modernisation des quartiers irréguliers, mal lotis et sans infrastructures, en plus de l'installation d'un comité d'agrément au ministère de l'Urbanisme et d'un Télédac pour simplifier les procédures d'acquisition des permis de construire. Le PPP à l'œuvre En route pour le prochain Forum africain sur l'habitat social et le développement urbain en 2018, les autorités sénégalaises signalent déjà qu'une «bonne partie des projets seront réalisés avec le secteur privé ou à travers le partenariat public/privé (PPP)» car le Sénégal, dans le cadre de la promotion de l'habitat social, entend aménager 1.000 ha avant 2018 et 2.000 avant 2023. Des initiatives qui devraient contribuer, indique Alexandre Ngom, à accompagner le projet présidentiel de construction de 15.000 logements sociaux par an. Toujours est-il que le Sénégal, dans le cadre de la coopération sud-sud, entend prendre exemple sur le Maroc pour les logements sociaux. Conseil de l'urbanisme Pour réaliser ses 27 pôles urbains prévus à Dakar et dans les régions avec comme objectif de mobiliser 2.000 milliards de FCFA, le Sénégal y va en organisant le Conseil national de l'urbanisme, de l'habitat et du cadre de vie pour définir les enjeux et défis de ce renouveau urbain. Il s'agit de partager les résultats d'un état des lieux du secteur gangrené par un déficit de documents de planification urbaine. Ce conseil se tiendra à la fin de ce mois de juillet sous le signe : «Renouveau urbain pour des établissements humains durables et résilients». «Le président de la République qui parle de renouveau urbain est sensible à l'acuité des problèmes de l'urbanisme», explique Alexandre Ngom, non sans souligner que «l'urbanisme est au cœur du PSE du fait que tous les projets se réalisent sur le sol, donc sur le foncier». D'où l'urgence, selon lui, de «réglementer l'occupation du sol avant son aménagement. Un plan directeur doit s'adosser à un plan directeur d'urbanisme».