L'axe Dakar-Rabat va connaître très prochainement un nouveau champ de coopération. Les deux pays sont dans un processus de signature d'une nouvelle convention entre les secteurs public et privé sur la politique et le financement de l'habitat social. En participant au Forum ministériel africain sur l'habitat et le développement urbain (Fomahdu 11 et 12 mai 2016), le ministre du Renouveau urbain, de l'habitat et du cadre de vie, Diène Farba Sarr, n'est pas rentré bredouille du Maroc. Il a fait savoir que le Sénégal et le Maroc vont renforcer leur coopération en matière d'habitat social dans le cadre d'une convention entre les acteurs publics et privés des deux pays frères. Cette décision, renseigne-t-il, a été prise au sortir des rencontres B to B et des séances de travail qu'il a eues en marge des travaux du forum. Le ministre Diène Farba Sarr a rappelé que la convention vise plusieurs champs de coopération. Il s'agit, selon lui, de mettre en place une politique et un financement de l'habitat social pour lutter contre les bidonvilles, la restructuration de vieux quartiers et des sites d'habitat irréguliers ainsi que l'aménagement urbain. Coopération En attendant la matérialisation de cette convention, le ministre du Renouveau urbain, de l'habitat et du cadre de vie a annoncé déjà les couleurs de la volonté sénégalaise dans cette nouvelle aventure entre les deux pays. Il annonce qu'une mission technique sera envoyée au Maroc entre le 3 et le 6 juin pour coopérer avec les équipes marocaines. «Nous avons pu y identifier des avantages. Le Maroc dispose d'un fonds dédié à l'équipement social. Ce fonds est produit à partir des taxes appliquées sur le ciment. Ce sont des milliards. Le Maroc a une stratégie qui marche bien d'ailleurs, pour régler les problèmes des bidonvilles», a fait savoir le ministre. Dans le cadre d'une stratégie du gouvernement pour résoudre le problème des bidonvilles, le ministre Diène Farba Sarr a relevé que le Sénégal veut faire la même chose que le Maroc, qui a une méthode beaucoup plus pratique et économique». Pour atteindre cet objectif, le ministre fait appel aux patriotes qui sont là pour accompagner l'Etat par rapport à certains objectifs sociaux. Pôles urbains Pour atteindre l'objectif de 15.000 logements par an, le gouvernement du Sénégal a décidé de miser sur des pôles urbains. En plus des travaux du pôle de Diamniadio, le ministre a relevé que plusieurs zones sont désormais ciblées pour abriter des logements sociaux au bénéfice des populations. Il s'agit de Daga Kholpa (Diamniadio), Kirène-Aibd (Diass), Déni Biram Ndao et Diacksao-Bambilo. L'occasion sera donnée aux investisseurs, en 2018, lors du prochain forum africain sur l'habitat social et le développement urbain, à Dakar, de saisir ces potentialités. Toujours est-il que le ministre tient à préciser des facilités données par l'Etat du Sénégal pour les projets d'habitat social en relevant qu'un comité d'agrément au ministère de l'Urbanisme et de l'habitat oeuvre entre autres mesures pour simplifier les procédures d'acquisition de permis de construire. «Sept critères techniques et trois critères financiers sont définis pour avoir l'agrément du ministère. Si le promoteur a l'agrément, les procédures peuvent être diminuées», dit-il. Loi d'orientation Toujours pour accompagner la politique de promotion de l'habitat social, un projet de loi d'orientation portant sur le secteur a été déjà finalisé, annonce le ministre. Cette mesure permettra d'atteindre les objectifs préconisés par le président de la République, Macky Sall, qui entend résorber le déficit de 300.000 logements au Sénégal.