Les autorités sénégalaises font appel aux capacités techniques et d'investissement des opérateurs marocains pour accompagner la relance de leurs filières locales. 40 entreprises sénégalaises sont dans la liste des rencontres d'affaires à Dakar. Le Sénégal reste un marché à prendre pour les textiliens marocains, avec seulement 2% de part de marché des importations du pays. Si beaucoup reste à faire pour les textiliens du royaume sur le marché sénégalais - bien connu mais peu acquis - la relance industrielle du secteur local, combinée aux assurances prises lors de la dernière visite royale à Dakar, devraient leur ouvrir de bonnes perspectives en termes de partenariats industriels. L'Etat sénégalais vient, en effet, de mettre en place un important plan de restructuration des principales industries textiles du pays, en mal de compétitivité depuis une bonne décennie déjà. Si cela devrait accentuer le facteur concurrentiel sur ce marché, le royaume pourrait profiter des nombreuses pistes de partenariats industriels proposés par les autorités de Dakar, entièrement acquises à la cause du PPP. «Le Maroc se positionne comme un partenaire idéal dans le développement de nos nouvelles ambitions industrielles pour le secteur du textile. C'est un pays qui a largement prouvé son expertise dans le domaine et pourrait bien nous inspirer en ce sens», nous explique Diène Farba Sarr, le ministre sénégalais de la Promotion des investissements et du partenariat. Dakar tend ainsi clairement la main aux investissements marocains dans le secteur, qui d'ailleurs, sont encore quasi-inexistants sur le marché local. Du côté des exportations, la destination Sénégal est un des grands classiques des exportations marocaines de produits textiles, toutes filières confondues. Ce n'est pas pour autant qu'il leur est aujourd'hui totalement acquis. Potentiels La part de marché du royaume dans les importations sénégalaises en produits manufacturés, constituée majoritairement de produits de confection, dépasse à peine les 2% selon les dernières actualisations de l'Office des changes. Le marché reste largement dominé par un partenaire historique : la France (24%) et un partenaire des dernières heures, la Chine (21%). L'objectif de cette étape de la mission d'affaires sectorielle organisée par Maroc Export et l'Amith au profit de la filière professionnelle et technique est clair : «se faire une place» dans cette grande concurrence, comme nous le confie Hassan Nasr, conseiller au Centre marocain de promotion des exportations. Pour y arriver, les réunions d'affaires sont évidemment indispensables. Hier, une quarantaine d'opérateurs du secteur ont pris contact avec les membres de la délégation d'affaires marocaine, valises à peine déballées. Parmi les contacts sénégalais, de grands donneurs d'ordre de l'Etat, dont la Police nationale et de l'Administration pénitentiaire. Le reste est constitué d'opérateurs économiques, de distributeurs spécialisés dans les secteurs du textile et des vêtements professionnels, ainsi que quelques industriels. Diène Farba Sarr Ministre sénégalais de la Promotion des investissements et du partenariat. Les ECO : Comment les opérateurs du textile marocain peuvent-ils contribuer à la relance du secteur local ? Diène Farba Sarr : Le Maroc peut jouer un rôle fondamental. C'est un pays qui a réussi des avancées significatives dans le secteur industriel, en l'occurrence dans le textile. Plusieurs accords et conventions ont été conclus entre les deux pays en marge de la dernière visite officielle du roi Mohammed VI. Je pense que les deux parties sont conscientes de la nécessité de passer à la vitesse supérieure. Que faites-vous pour encourager ces investissements ? Le Sénégal travaille en permanence à l'amélioration de son climat des affaires, notamment via la promotion du PPP. Nous avons, aussi, une vingtaine de grands projets d'investissements, hautement structurants, que nous comptons mettre en œuvre dans les prochaines années. Ces projets concernent des secteurs clés somme ceux des infrastructures, des transports, mais aussi des secteurs industriels. Tout cela, entre évidemment dans le cadre global de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent à l'horizon 2025. Tous ces efforts semblent bien propices aux affaires... Absolument. Nous sommes très favorables à ce que les secteurs privés des deux pays puissent multiplier les opérations de partenariat ou de joint-venture et contribuer au développement de l'environnement économique des deux pays. L'investissement, notamment industriel, reste un maillon important pour l'amélioration et la durabilité de la croissance économique des économies africaines. Il faudrait tout juste faire en sorte que toutes ces ambitions se traduisent en chiffres.