Le lancement de l'accord de libre-échange tripartite, qui regroupe 3 blocs régionaux du continent, constitue un grand pas en avant pour dynamiser le commerce interafricain, qui plafonne à seulement 16% des échanges globaux de l'Afrique. «Il existe plusieurs possibilités pour accroître le commerce interrégional, notamment grâce à l'accord de libre-échange tripartite. S'il est utilisé à bon escient, cet accord a le potentiel de renforcer, de manière significative, la croissance économique de la région». Telle est la conviction de multinationales opérant dans le secteur du transport en Afrique. L'accord de libre-échange tripartite a été lancé en juin 2015 et inclut les blocs régionaux de l'Afrique orientale, centrale et australe. Cette zone de libre-échange, qui s'étend de la Méditerranée jusqu'au Cap de Bonne-Espérance, comprend 26 pays, soit une population totale d'environ 625 millions d'habitants (57% de la population du continent africain) et un produit intérieur brut (PIB) estimé à 1.200 milliards de dollars (60% du PIB africain). Sa mise en œuvre concrète constituera un véritable coup d'accélérateur pour les échanges intrarégionaux. Infrastructures Le commerce interrégional ne représente que 16 % du commerce total en Afrique. Il était principalement motivé par les produits manufacturés, comptant pour 60% du total des échanges. Malgré une croissance annuelle moyenne des exportations de 8,5% depuis 2010, le commerce entre les régions d'Afrique reste faible, comparé à d'autres parties du monde, selon le rapport 2016 sur les perspectives économiques en Afrique (Africa Economic Outlook Report 2016). Le rapport prévoit également que le PIB des grandes villes d'Afrique subsaharienne, notamment Johannesburg, Le Cap, Lagos et Luanda, devrait augmenter et cite la qualité des infrastructures et la logistique comme étant des facteurs contributifs essentiels. Visibilité «Ces résultats démontrent le rôle primordial d'une logistique efficace pour développer le commerce et la croissance économique du pays», commente pour sa part, Hennie Heymans, directeur général de DHL Express pour l'Afrique subsaharienne. Ce dernier a également fait remarquer que si le commerce interrégional en Afrique doit être renforcé, il est crucial de mettre en place une infrastructure logistique efficace en vue de faciliter la circulation des marchandises au-delà des frontières et de réduire le coût et les délais de transaction. Pour les pays qui cherchent à dynamiser les échanges interrégionaux, Heymans indique qu'il est vital de considérer le temps et les coûts associés au transport des marchandises. «Il est important d'adopter une approche logistique en matière de gestion des risques associés à la chaîne d'approvisionnement, afin de bénéficier d'une plus grande visibilité, de plus de flexibilité et d'un meilleur contrôle. Les entreprises africaines subissent la pression du climat économique actuel pour rester compétitives, localement et mondialement, et elles ne sont parfois pas en mesure de développer des chaînes d'approvisionnement résistantes».