Des sommets et des rencontres internationales, il y en a toujours eu dans l'histoire du monde. Celui prévu à Copenhague du 12 au 18 décembre prochain ne devrait pas déroger à cette règle qui semble inscrite dans la routine des dirigeants du monde. La presse danoise a confirmé dimanche dernier que plus de 60 chefs d'Etats et de gouvernements du monde. Il s'agit des retours reçus par le Premier ministre danois, Lars Loekke Rasmussen, qui avait lancé des invitations aux 191 pays membres de l'ONU depuis le 12 novembre. «Je suis ravi que tant de personnes aient déjà dit qu'elles viendraient. Et nous avons des indications positives en provenance de plusieurs autres», se réjouit Rasmussen dans les colonnes du quotidien danois Politiken. La liste de la soixantaine de pays ayant déjà confirmé leur présence dans la capitale danoise en décembre n'a pas été rendue publique par la Primature danoise. Nombre d'écologistes et autres défenseurs de la terre seraient encore beaucoup plus heureux que le Premier ministre danois d'y voir le nom des Etats-Unis. Ce dernier pays, l'un des plus grands pollueurs du monde, n'avait en effet pas ratifié le Protocole de Kyoto, en mars 1998. Douze longues années plus tard, la situation du climat mondial en est toujours au stade «protocolaire», avec tous les effets négatifs que l'on peut imaginer sur l'économie mondiale en l'occurrence. Des effets néfastes qui ont été soulignés par nombre de rapports et études menés par les organismes internationaux. Nicolas Stern, ex-vice-président senior de la Banque mondiale (BM) entre 2000 et 2003, avait tiré la sonnette d'alarme, en octobre 2007 déjà, sur le lien dangereux qui existe entre la dégradation du climat et la santé du système économique mondial. Ce dernier avait produit un document de 700 pages appelé «Rapport Stern» sur l'économie du changement climatique. Entre autres conclusions de ce rapport, il est estimé que le réchauffement climatique provoquerait un coût économique de 5 500 milliards d'euros «en tenant compte de l'ensemble des générations (présentes et futures) ayant à en subir les conséquences». Plus récemment encore, en marge de la Conférence mondiale sur les océans organisée au mois de mai à Manado, en Indonésie, l'Alliance des petits Etats insulaires a remis sur la table le problème de la montée des eaux de mer qui «menace leur existence et pourrait provoquer l'exode de millions d'habitants». À cela s'ajoutent les dégâts sur l'agriculture, l'une des plus vieilles ressources de l'homme, avec la raréfaction progressive des terres cultivables et des ressources hydriques. Des promesses Il y en a eu beaucoup ces derniers jours, à J-20 de Copenhague. Ces promesses et engagements verbaux viennent des deux plus grands pollueurs du monde, les Etats-Unis et le Chine. Mardi, à l'occasion de la visite de Barack Obama chez son homologue chinois Hu Jintao, à Pékin, les deux dirigeants ont fait une déclaration commune affirmant «qu'ils prendraient des actions de réduction significatives» en émission de gaz à effet de serre et «respecteraient ces engagements». Wait and see !