Mélimane : Groupe musical Pendant que leur single tourne sur toutes les stations radio du Royaume, le groupe Mélimane se prête au jeu des questions-réponses et de la promotion. Cet exercice va à ravir au groupe qui a gagné Génération Mawazine 2012 et qui se veut fédérateur d'une musique collective et sans «chichi». Rencontre ! Un couple dans la vie comme dans le travail jusqu'à ce que la musique les sépare, telle semble être la promesse que ce sont faite Imane Benlarbi et Karim Hasnaoui, mariés dans la vie et tous deux leaders du groupe Mélimane, comme unis par les liens sacrés de la musique. En effet, le groupe dont le nom est un mélange de «mélomane» et «Imane» fait référence aux mélomanes autour de la chanteuse et auteur du groupe : Imane Benlarbi. «Le projet est né en 2010 et à la base, il s'agit d'un collectif artistique. On a appelé des amis à venir jammer avec nous et on a monté un spectacle ensemble à la villa des Arts de Casablanca, qui a eu un franc succès», explique Karim Hasnaoui, mari de la chanteuse, bassiste et compositeur du groupe, qui a rêvé le projet et a réussi à le réaliser. «Je me souviens qu'il y avait au moins 70 personnes dehors qui voulaient entrer», se souvient-il. «Il y avait Omar Halafi, Amina Takkedine et bien d'autres pour chanter ensemble des titres qu'on aimait bien et qu'on jouait à notre façon», continue Imane Benlarbi, chanteuse du groupe composé de deux chanteurs, d'un guitariste, d'un bassite et d'un batteur. Les textes sont en anglais, les mélodies sont pop-rock à connotation marocaine, comme pour exporter un produit made in Morocco et le rendre accessible et audible par tous. Avec Imane à l'écriture et Karim à la composition des mélodies, le couple pose une base sur laquelle travaillent généralement les autres membres du groupe, une façon d'avancer plus vite et de cadrer un peu plus le rythme de la production. «Le rythme est marocain, c'est ce qui est le plus important pour nous. On parle du 6-8 et il y a toujours des corrélations avec les rythmes occidentaux 4-4. On joue là dessus avec des paroles en anglais pour que tout le monde comprenne, mais avec un cachet marocain. On ne fait pas de la fusion, mais du pop-rock adapté». Les chansons dont adaptées et ressemblent aux membres du groupe, fédérés par la musique et qui ont trouvé tous résidence à Marrakech pour travailler et peaufiner leur concept, encore et toujours. C'est ainsi que Abdellah à la batterie, Hani à la guitare, Karim à la basse, Imane et Ali au chant essayent des rythmes, jouent sur les sons et les sonorités, enregistrent, écoutent, réécoutent pour mettre au monde 8 titres jusqu'à présent, avec un single qui s'intitule «Music», déjà sur les ondes. Le titre qui donne du sang nouveau à ce qui s'entend dans la nouvelle scène musicale marocaine rappelle Jamiroquai sans le copier, groove sur du funk-rock-pop, tendres souvenirs de l'époque «nineties». Une ligne basse bien présente donne énergie et groove au morceau, la voix des deux chanteurs n'en est que sublimée. Le timbre soul aux variations orientales bouleversantes de la chanteuse est à la limite d'un pleur, puisque chaque chanson est une émotion nouvelle. Le chanteur complète, donne de la fraîcheur aux morceaux, une voix pop-rock qui fait oublier les origines bien marocaines, mais qui pourrait passer pour une star pop américaine. Voilà un titre parmi tant d'autres que le groupe compte présenter dans un spectacle plein de surprises et pas seulement musical. «8 chansons chansons sur 12 pour un album prévu fin 2013 et on compte faire de belles choses pour la tournée Génération Mawazine, avec des vidéos où nos fans seront présents, une façon de les remercier pour leur soutien. Les concerts seront des histoires, pas seulement un enchaînement de morceaux de musique», explique Karim, qui a commencé sa carrière dans le rap à l'âge de 15 ans. Aujourd'hui bassiste, il a découvert la guitare avant de tomber amoureux de son instrument, aujourd'hui fétiche. Après une expérience parisienne où il découvre le jazz et où il se forme avec des professionnels, il revient au Maroc au milieu des années 2000, où la scène fusion est en pleine ébullition. Grâce à cela, les expériences musicales s'accumulent jusqu'à ce que le groupe Kazablanca se forme. Le groupe de pop rock va évoluer dans les endroits dédiés à la musique jusqu'à ce que le projet Mélimane naisse et apporte de nouveaux fruits. Des fruits dont les graines ont été semées par un rêve, celui d'une jeune femme à la voix chaude qui rêve de Mariah Carey, d'Erika Badu, de Jil Scott et qui est bercée par Stevie Wonder depuis l'enfance. Imane Benlarbi chante depuis toujours et se retrouve dans l'aventure de la comédie musicale sur la vie d'Edith Piaf, où elle rencontre Christie Caro, avec qui elle prend quelques cours. D'aventures en aventures, elle se retrouve sur des scènes en tant que choriste, mais son rêve est à la hauteur de son talent et elle vise plus haut. Imane la mélomane donne donc naissance à Mélimane ! Il faut dire que le concours Génération Mawazine a beaucoup contribué à motiver le groupe à travailler ses propres chansons et à donner naissance à un produit musical cohérent. «Nous avons beaucoup travaillé pour préparer le concours et notre objectif était vraiment de gagner», explique Imane Benlarb,i qui écrivait parfois ses textes la vieille des castings. Un travail passionné, sur le vif, où chacun des membres a foi en son bébé. «Pour Génération Mawazine, on a composé ensemble, on a joué des rythmes simples, des compositions basiques avec couples-refrains et bridges, nous n'avons pas cherché midi à 14h. Entre temps Imane et Ali trouvent des sujets, écrivent, travaillent ensemble». C'est un travail d'équipe, mais qui repose sur la complicité de Karim et Imane, un noyau sûr, qui crée et fait avancer le rythme du travail. Toutefois, l'esprit du groupe est toujours là et Mélimane est fidèle à lui-même, puisque le collectif est l'essence même du projet et cela, Imane Benlarbi ne l'oublie pas. «Pour l'album, on compte inviter plein d'amis artistes pour faire des featurings. L'aspect collectif est notre base», explique la chanteuse, qui pense sortir son album avant la fin de l'année 2013. Cette année promet d'être aussi riche que 2012, où le groupe a été révélé, en gagnant le prix du groupe fusion du tremplin Génération Mawazine. Il reste à espérer que le tremplin les emmènera le plus loin possible et ne sera pas un obstacle à leur carrière dans un pays où la culture est sous-estimée et où les musiciens se battent pour y arriver et où «Vivre de la musique» est un mythe ou une utopie .Est-ce que Génération Mawazine réussira, en cinq ans de contrat management, à faire du groupe un groupe reconnu pour son talent et faire de leur musique, une musique qui s'exporte, qui touche les cœurs, fait bouger les corps et surtout apporte un mélange de bonheur, d'aventures musicales et de live...