Ils se sont décidés à renforcer le contrôle des captures dans les principales zones de pêche marocaines. Les responsables du département de la Pêche maritime assigneront désormais des «observateurs scientifiques» aux activités de pêche dans les eaux territoriales du royaume. Au-delà des terminologies et modes de désignation, il s'agit de contrôleurs embarqués qui devront veiller sur une période de douze mois -renouvelable?- sur ces activités, mais aussi assister les délégations relevant de la tutelle à terre. Ils seront ainsi une quarantaine de contrôleurs, dont le recrutement et la gestion devraient être à la charge d'un prestataire extérieur. Pour le premier aspect de leur mission, la particularité réside en son application généralisée. Tous les navires de pêche, nationaux et internationaux, opérant dans la zone économique exclusive du royaume, seront en effet concernés par cette mesure. Concrètement, ces contrôleurs procèderont à des observations, en lien avec la zone de pêche où ils seront respectivement affectés, sur les espèces capturées, ainsi que les engins de pêche utilisés. Ils auront également à jouer au gendarme, en gardant un œil sur le degré d'application de la réglementation nationale des pêches maritimes et des dispositions prévues par les accords de pêche, en l'occurrence celui scellé avec la communauté européenne. Sur ce dernier registre, des éléments comme l'accès aux zones de pêche et la déclaration des captures, dans le cadre des quotas appliqués, seront aussi concernés. Quoi qu'il en soit, concernant l'Accord de pêche Maroc-UE, le département d'Akhannouch semble bien vouloir corriger les erreurs du passé. L'année de protocole qui vient d'être signée avec les autorités européennes devrait en effet permettre aux deux parties de revoir certains aspects techniques sur lesquels ce partenariat a péché. Parmi ceux-ci, figure le dépassement des quotas autorisés aux 119 bateaux européens, pendant longtemps dénoncé par les professionnels locaux du secteur et la société civile européenne, qui y voient une menace pour la pérennité des ressources, et par les autorités européennes à Rabat qui parlent de «dérives isolées». Ces derniers, sous la bannière de la Fédération des pêches maritimes (FPM) et autres représentants des professionnels, appelaient le ministère à renforcer les dispositifs de contrôle. «Nous préconisons que les prises opérées par les navires européens, congelées ou au frais, soient systématiquement déchargées au niveau des ports marocains, avant de les réexporter vers l'Europe. C'est la seule et unique manière de bien contrôler», tançait Hassan Oukacha, le président de la FPM, au lendemain de la signature, le 12 juillet dernier, du protocole d'une année lié à l'Accord de pêche.