La rémunération est passée à 3,63%, en croissance de 25 points de base par rapport au même mois une année auparavant. La course des banques pour la collecte des dépôts s'intensifie, à en voir les dernières statistiques de Bank-Al Maghrib. En effet, la rémunération des bons de caisse et des dépôts à terme (DAT) à six mois, observée par la Banque centrale auprès des banques à fin mai, est passée à 3,63%, en croissance de 25 points de base par rapport au même mois une année auparavant. Il faut rappeler que les taux publiés par la Banque centrale sont des moyennes, ce qui signifie que certains déposants obtiennent des niveaux nettement inférieurs. En effet, la rémunération pour les petits dépôts ne dépasse pas 3,5%, seuls les gros déposants obtiennent des taux supérieurs. Naturellement, plus la durée du dépôt s'allonge, plus le taux augmente. Les banques offrent donc des rémunérations de plus en plus attractives pour les DAT, et pour cause: le manque de liquidités ne semble pas près de s'estomper. Comment se comportent alors ces produits aujourd'hui? Y a-t-il un engouement de la part de la clientèle? «On ne peut pas affirmer qu'une grande mutation dans le mode de consommation de ce placement se profile», nous confie Jalil Sebti, directeur de la banque des particuliers et des professionnels à la BCP avant d'ajouter: «il est évident que dans un marché boursier morose, les DAT représentent un placement refuge. L'évolution de cette rubrique des DAT au niveau des bilans des banques s'inscrit donc dans cette perspective». Des rémunérations qui varient Ainsi, pour drainer plus de ressources, les taux proposé par les banques, surtout pour les gros clients, atteignent aujourd'hui des niveaux intéressants (voir interview). Il est à noter que la rémunération proposée change également d'une banque à une autre, en fonction des besoins en termes de ressources, mais elle reste surtout négociable. Le seuil à partir duquel une banque ouvre un DAT est également variable d'une banque à l'autre. Si certaines acceptent d'ouvrir des dépôts à partir d'un minimum de 10.000 DH, d'autres ne le font qu'à partir de 50.000 DH, voire 100.000 DH. Ainsi, selon des informations obtenues par les ECO auprès des agences bancaires des différentes banques sur les taux standards, la Banque populaire rémunère ses clients à des taux qui commencent à 2,5%. Crédit du Maroc et Attijariwafa Bank pratiquent un taux de 2,75% sur les comptes bloqués à six mois, augmenté de 25 points de base pour les comptes à 12 mois. La BMCI et BMCE Bank appliquent un taux généreux de 3% pour les dépôts à 6 mois; il va jusqu'à 3,25% pour une durée d'un an. Les comptes à 24 mois sont également proposés avec une bonification de 25 points par rapport aux taux à 12 mois. Pour les gros montants, une amélioration à partir de 0,5% des taux prend place. Chez certaines banques, elle peut aller à 1% pour les montants les plus importants (10 à 30 MDH). DAT, des avantages multiples Par ailleurs, les intérêts générés par les dépôts à terme sont sujets à la Taxe sur les produits de placement à revenu fixe (TPPRF) de 30%. Ainsi, pour un DAT de 500.000 DH sur 12 mois rémunéré généreusement à 3,5%, le rendement s'élève à 17.500 DH, duquel il faut retrancher 30% de retenue à la source au titre de la TPPRF. Le gain net ressort donc à 12.250 DH, soit un taux effectif de 2,45%. Il s'agit là d'un rendement faible, à peine supérieur de 0,85 point à l'inflation (1,6% sur an ). C'est tout ce qu'on peut espérer d'un placement aussi sûr. Quels sont alors les avantages d'un DAT? «Le premier avantage consiste en une rémunération certaine et un capital garanti», nous explique Jalil Sebti. Selon le directeur de la banque des particuliers et des professionnels à la BCP, le client a également la possibilité, en cas de besoin, de disposer d'une avance sur le DAT souscrit. Les DAT présentent un autre avantage, à savoir la possibilité de nantissement du DAT comme garantie si le client souhaite disposer d'un crédit.