* Le contexte de manque de liquidité dans le secteur bancaire plaide, certes, en faveur dune augmentation des taux créditeurs. Pourtant, les dernières décisions de BAM ont tiré vers le bas la courbe des taux servis sur les placements à terme. Si le manque de liquidité qui marque le secteur bancaire a poussé la Banque centrale à revoir sa politique monétaire, les banques, elles, ont fait des efforts considérables au niveau des taux créditeurs accordés sur les dépôts à terme. Cependant, cette situation a, semble-t-il, marqué le pas au cours des premiers mois du second semestre 2009. En effet, la courbe du taux moyen pondéré des dépôts à terme, publiée par Bank Al-Maghrib au début du mois doctobre, affiche une tendance baissière, et ce précisément depuis le mois de juin dernier. Le taux de rémunération des DAT sur un an est passé de 3,87% au cours du mois de mai 2009 à 3,74% en juin. La décélération sest ensuite poursuivie et les DAT, sur 12 mois affichent, un taux de 3,6% au terme du mois daoût dernier. A noter que depuis le début de lannée, la courbe du TMP des DAT sur une année est restée en quasi-stagnation jusquau mois davril où elle a réalisé un léger rebond. Au final, ce sont quelques 58 points de base quaura perdus la rémunération des placements sur un an depuis le terme de lannée écoulée. Dun autre côté, le taux des dépôts sur une durée de 6 mois a accusé une baisse continuelle depuis les deux derniers mois de 2008. Entre novembre 2008 et avril 2009, le TMP des dépôts sur 180 jours est passé de 4,13% à 3,43%. Soit un recul de 70 points de base, suivi dune reprise éphémère durant les mois de mai et juin. La courbe des taux sur 6 mois a même clôturé le mois de juillet à 3,58%, son plus haut niveau depuis février 2009, avant de reprendre son trend baissier. Le TMP des placements sur 6 mois a, en effet, affiché 3,42% pour le compte du mois daoût dernier. Il ne faut pas omettre de préciser que ce ne sont là que les taux dintérêt standards appliqués au commun des clients. La clientèle haut de gamme des banques dispose, quant à elle, dun privilège particulier lors de la négociation de leur rémunération comme il en est pour les taux dintérêt débiteur. Elle pouvait, il y a environ un an, avoir le droit à des taux dépassant les 4,5o%. Aujourdhui, cette même catégorie de clientèle ne peut espérer avoir plus de 3,8%, selon les dires dun banquier. Pour rappel, leuphorie des taux de placement à durée déterminée était causée, dun côté par la croissance soutenue du rythme doctroi des crédits par les banques durant lannée 2008 et, dun autre, par linsuffisance de liquidité sur le marché. Cest surtout cette dernière qui a poussé les établissements bancaires à sacharner sur la collecte du maximum de ressources disponibles sur le marché. Automatiquement, cela sest traduit par une concurrence ardue au niveau des taux dintérêt. Depuis, «la Banque centrale a multiplié ces incitations à mettre un terme à cette tendance haussière des taux des DAT», nous confie un banquier. Il faut aussi noter que la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib, en mars dernier, et le passage du taux de la réserve obligatoire de 15% à 8% (ce qui sest traduit par linjection de 25 Mds de DH de liquidité dans le marché monétaire) sont aussi pour beaucoup dans la décélération des taux des dépôts à terme. En effet, « depuis mars dernier, les coûts de refinancement des banques sur le marché monétaire se sont nettement améliorés, ce qui les a poussées à mettre un terme à leur générosité sur les placements à terme», ajoute notre source. Et cela na pas manqué de se faire sentir au niveau des volumes collectés. « La croissance annuelle des placements à terme a de nouveau diminué en août, revenant à 5,6% au lieu de 7,6% en juillet», mentionne le dernier rapport de la Banque centrale sur les statistiques monétaires, qui rappelle aussi que durant le second trimestre de lannée, la croissance des volumes des DAT était de lordre de 18,1%. Ce qui plaide largement en faveur du resserrement des taux créditeurs accordés par les banques. Enfin, il serait aussi utile de signaler que les taux servis sur les comptes sur carnets et les comptes sur livrets auprès de la Caisse d'épargne nationale, se sont aussi inscrits dans le même trend, les premiers passant de 3,29% à 3,11% entre le premier et le deuxième semestre 2009, tandis que les seconds régressent de 2% à 1,90%.