* La réserve obligatoire des banques passe de 12 à 10%, ce qui se traduirait par linjection supplémentaire de 10 Mds de DH de liquidité sur le marché. * Le maintien du taux directeur à 3,25% est dû essentiellement à lincertitude quant à lévolution des cours du pétrole. C e nest plus un secret pour personne : la situation de la liquidité sur le marché monétaire a été difficile en ce premier semestre de lannée. Les interventions de BAM pour réguler la situation se sont multipliées au point datteindre un record, le 6 juin dernier, avec linjection de 22 Mds de DH sur le marché. Cest dans ce sens que le Conseil de Bank Al-Maghrib, réuni ce mardi 16 juin 2009, a annoncé la baisse du taux de la réserve obligatoire des banques de 2 points pour le ramener à 10% à partir de juillet 2009. Cette décision ne manquera pas dimpacter favorablement le marché monétaire, au grand bonheur des banques commerciales puisquil en résultera linjection automatique de quelque 10 Mds de DH. En revanche, dans un contexte caractérisé par une orientation à la baisse des risques et une prévision centrale de linflation en ligne avec les objectifs de stabilité des prix, le gouverneur de BAM, Abdellatif Jouahri, a annoncé le maintien du taux directeur à 3,25% en raison des incertitudes pesant sur des cours volatils du pétrole. Du côté des opérateurs, lon sattend à ce que cette décision fasse entrer le marché de la dette dans une phase dattentisme et de consolidation des taux. Lon se dirige vraisemblablement vers une stagnation de la courbe des taux. Toutefois, comme lexplique un analyste du marché obligataire, «il ne faudrait pas exclure la possibilité pour le marché de connaître une légère hausse au cours du troisième trimestre, surtout si le manque de visibilité quant à lévolution du taux directeur, après la prochaine réunion du Conseil de la banque centrale en septembre prochain, se traduit par un effet de liquidation par les investisseurs de leurs placements à long terme». A noter que suite à la décision de mars dernier ramenant le taux directeur à 3,25 %, le corridor délimitant lévolution du taux interbancaire sest trouvé modifié de façon symétrique, les taux des facilités davances et de dépôt sétablissant à 4,25% et 2,25% respectivement. Dans ce sens, le taux interbancaire a connu une baisse significative avec une moyenne de 3,17% contre 3,40% au cours du premier trimestre 2009. Ceci na pas manqué daffecter aussi le taux des bons du Trésor à court terme, qui ont poursuivi leur recul entamé depuis le début de lannée, surtout au cours des mois davril et mai derniers. De même que les taux à moyen terme se sont inscrits en repli après le léger rebond du premier trimestre. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale a tenu à rappeler que la décrue de linflation la plus marquée et celle de linflation sous-jacente se sont poursuivies au cours des premiers mois de lannée, confirmant les prévisions annoncées par BAM dans son rapport sur la politique monétaire du premier trimestre. Cette situation, faut-il le dire, est due à la détente continue émanant des prix internationaux des matières premières de base et à la baisse de la demande étrangère. A. Jouahri a annoncé que la croissance non agricole ne devrait pas dépasser 2% au terme de ce premier trimestre, et quelle devrait sétablir entre 2% et 3% à fin 2009, ceci étant dû à limpact de la conjoncture internationale défavorable. Enfin, pour ce qui est de la croissance globale, incluant celle du secteur agricole, Bank Al-Maghrib a revu ses prévisions du premier trimestre à la hausse «à la lumière des dernières données disponibles sur la campagne agricole». En effet, BAM table sur une production céréalière de 100 millions de quintaux, ce qui devrait ramener la croissance économique globale à un niveau entre 5% et 6%.