* En l'espace d'une année, le taux de la réserve obligatoire est passé de 16,5% à 6%. * La Banque centrale envisage de poursuivre ses interventions sur le marché monétaire. A l'occasion de la tenue de la réunion du premier Conseil de la Banque centrale en 2010, A. Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, a annoncé que l'établissement de supervision bancaire a décidé de ramener le taux de la réserve obligatoire à 6%. «Notant l'ampleur et le caractère durable du besoin de liquidité sur le marché monétaire et compte tenu des prévisions d'évolution des facteurs de liquidité, le Conseil a décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 2 points de pourcentage, pour le ramener à 6% à compter du 1er avril 2010», note-t-on au sein de Bank Al-Maghrib. Cette mesure devrait, selon la même source, se traduire par une injection de 8 Mds de DH dans le circuit monétaire. De quoi alléger la pression sur les banques de la place qui continuent à subir l'effet du resserrement des conditions de liquidité. Pour rappel, en dépit de plusieurs baisses de la réserve obligataire, qui est passée de 16,5% à 8% en une année, la Banque centrale a continué ses interventions sur le marché monétaires, atteignant même des niveaux jamais enregistrés par le passé. Mais pourquoi donc une baisse de 2% seulement ? En réponse, A. Jouahri a déclaré que la Banque centrale se devait de garder un moyen de pression sur les établissements bancaires, ce que lui permettent ses interventions régulières. Le rapport de la Banque centrale, publié à l'occasion dudit conseil, note que l'insuffisance moyenne des trésoreries bancaires s'est accentuée au courant du premier trimestre de l'année 2010, passant de 16,6 Mds de DH lors du quatrième trimestre 2009, à 19,2 Mds de DH. Ceci s'explique essentiellement par l'évolution restrictive des facteurs autonomes. En effet, les opérations sur avoirs extérieurs ont induit une ponction de liquidités de 4,3 Mds de DH, résultant de la différence entre les achats de devises par les banques commerciales qui ont totalisé 7,6 Mds de DH, dont 6,8 Mds de DH au titre de cession de participation de Méditel par Telefonica, et les cessions de billets de banque étrangers qui ont atteint 3,3 milliards de dirhams. En outre, le reflux de la monnaie fiduciaire a atteint 771 millions de dirhams. Globalement, les facteurs autonomes ont exercé un effet restrictif de 3,1 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires. En revanche, les opérations du Trésor ont été à l'origine d'une injection de liquidités de 450 MDH. Les charges du Trésor se sont élevées à 52 milliards de dirhams, dont 14 Mds de DH dus aux remboursements des échéances de la dette intérieure au profit du système bancaire. Les ressources du Trésor ont totalisé 51,6 Mds de DH dont 19,8 milliards attribuables aux souscriptions bancaires aux adjudications des bons du Trésor.