* En enregistrant un taux de croissance de 6,4% à fin août 2009, lagrégat M3 marque un ralentissement de 5 points par rapport au niveau affiché au début de lannée. * À lexception du crédit à léquipement, lensemble des catégories de crédits, principale source de la création monétaire, manifestent une décélération. En analysant les dernières statistiques de BAM, la première chose qui saute aux yeux est le fléchissement significatif de la courbe de lagrégat M3. Après une hausse soutenue au cours de lannée précédente, lagrégat sest inscrit en forte décélération pendant le premier semestre de lannée 2009. En cela, les principales sources de la création monétaire ont marqué un ralentissement en terme doffre de la monnaie. Cette décélération a été accompagnée par une baisse de lindice du coût de la vie. En effet, Bank Al-Maghrib prévoit un taux dinflation négatif au cours des prochains mois. Cependant, les analystes financiers saccordent à dire que la sous-liquidité actuelle amortira la reprise économique attendue. Lexcédent monétaire des agents non-financiers est quasi-nul La forte décélération enregistrée par le taux reflétant la croissance de lagrégat M3 traduit, plus que jamais, un ralentissement de la création monétaire. En effet, cette baisse cache un ralentissement de lensemble de ses composantes à lexception des dépôts à vue. En enregistrant un taux de croissance de 6,8%, lagrégat M3 marque une décélération de 5% par rapport au niveau enregistré au début de lannée, en situant lexcédent monétaire des agents non-financiers à un niveau quasi-nul à la fin du premier semestre. Ce recul sexplique en grande partie par la baisse du rythme de progression des placements à terme qui affichent à fin juin une croissance de 7%, contre plus de 18% pendant le premier trimestre. Ainsi, ils ne contribuent quà hauteur de 1,7 point de pourcentage à la création monétaire. Pour leur part, les avoirs à terme auprès des principales banques, élément des placements à terme du secteur public, progressent de 18%, soit le même rythme que celui affiché durant le second trimestre 2009. Force est de constater que le ralentissement actuel dans lequel sinscrit lagrégat M3 a été accompagné en contrepartie par une dynamique à court terme, notamment en terme dencaisses les plus liquides recensées dans lagrégat M1. Dans ce sillage, la croissance mensuelle de 1,3% de la masse monétaire reflète, outre la progression de la circulation fiduciaire conformément à son évolution habituelle, une reprise de la constitution dencaisses en monnaie scripturale. Ces dernières ont augmenté de près de 2% après plusieurs trimestres de ralentissement. Sagissant des dépôts à vue des entreprises non-financières, ils sont repartis à la hausse, suite à un léger redressement de lactivité. Néanmoins, les comptes à vue des particuliers résidents nont pas connu de variations significatives, soit une croissance annuelle limitée à 2,5% seulement. Le repli des transferts des Marocains résidant à létranger, la pierre angulaire des resources en devises, sest répercuté négativement sur la croissance de la masse monétaire. Les différentes catégories de crédits marquent un ralentissement La poursuite du mouvement de ralentissement de la croissance de la masse des crédits distribués a contribué de plus en plus au ralentissement de la création monétaire. Cela sest traduit, par ailleurs, par une modération des pressions monétaires sur les prix. La ventilation par objet économique révèle une décélération du rythme de progression annuelle de lensemble des catégories de crédits, à lexception du crédit à léquipement. La dégradation des placements à terme est due en grande partie au non-renouvellement par lOCP de ses dépôts auprès du secteur bancaire. Les concours alloués aux entreprises ont joué un rôle de premier ordre en terme de croissance des crédits bancaires. Côté taux dintérêt, après une hausse continue au cours des trois trimestres successifs, les taux débiteurs marquent une baisse pendant le deuxième trimestre de lannée en cours. Dans le même sens, lenquête initiée par BAM auprès des établissements de crédit montre une diminution significative du taux moyen pondéré résultant du recul des taux appliqués aux facilités de trésorerie et aux crédits à léquipement. Sagissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois est tiré vers le bas en juillet dernier après une stabilisation au terme du deuxième trimestre. Parallèlement, les indices boursiers se sont accrus par rapport au premier trimestre, avant de marquer un repli au mois de juillet. A contrario, les données à fin août indiquent une légère augmentation. Quant à lévolution du taux de change en juillet et août, le Dirham sest apprécié en moyenne de 3,34% face au Dollar et sest déprécié de 0,69% par rapport à lEuro. Finalement, linjection des flux de liquidité permettrait datténuer le besoin croissant exprimé par les différents agents économiques en assurant le niveau de liquidité adéquat, sachant que les pressions inflationnistes sur les prix se sont atténuées récemment.