On en attendait près de 100 000, et ils ont tous répondu présents. Les agriculteurs espagnols ont assuré. La grève observée le samedi 21 novembre par les 100 000 agriculteurs venus de toutes les régions d'Espagne est un événement historique. Les manifestants ont défilé au volant de leurs tracteurs, paralysant ainsi la circulation à Madrid. Leur objectif, faire entendre au gouvernement leur requête : «Des prix justes, des ventes dans la dignité». Miguel Lopez, chef de la COAG, une organisation professionnelle d'agriculteurs, a affirmé que de très nombreux agriculteurs vivaient "des temps extrêmement difficiles". Une baisse de revenus de 26% Les statistiques fournies par les principaux syndicats d'agriculteurs, à l'origine de la manifestation, font état d'une baisse de revenus de 26% sur la période allant de 2003 à 2008. La solution proposée par ces syndicats est de garantir un prix minimum aux agriculteurs. Ceci leur permettra de rentrer dans leurs frais. La nouvelle baisse des cours menace les céréaliers, les laitiers et les professionnels de la filière oléicole. En effet, l'Espagne risque de se voir obligée d'importer de l'huile d'olive si les choses ne s'arrangeaient pas. Les coûts ont évolué de 34% et les agriculteurs qui sont passés au chômage sont au nombre de 124 000. Les chaînes de distribution sont les principales mises en cause en raison de leurs prix de revente «trop élevés». Les manifestants ont lancé un appel au gouvernement pour renégocier la part prélevée par les intérimaires. La ministre de l'Agriculture compte maintenir les pressions sur l'Union européenne afin d'obtenir le maintien du soutien financier des agriculteurs espagnols lorsque l'Espagne sera à la présidence de l'UE. «Nous voulons maintenir l'agriculture et l'élevage comme secteurs stratégiques pour notre pays», a annoncé la ministre sur la radio publique RNE. Rappelons également que la tomate marocaine est tenue en partie pour responsable de la crise par laquelle passent les agriculteurs espagnols. Au 20 novembre, elle était importée à 29,70 euros/100kg contre 46,1 euros pour les tomates espagnoles. L'Espagne devrait «faire ce qu'a fait le président français Nicolas Sarkozy», soutien le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero. En effet, le Président français a annoncé récemment 1,6 milliard d'aides pour l'agriculture française.