En disséquant les différents volets sur lesquels un travail considérable devra être fait, les participants au 3e Forum des entrepreneurs maghrébins ont noté la nécessité de revoir ou plutôt de relancer certains processus qui présententun blocage total. Parmi les principaux volets discutés, on compte l'intégration financière, la logistique, la convergence douanière ou encore les ressources humaines. Le tomber de rideau sur le 3e forum des entrepreneurs maghrébins aura permis de dresser les priorités d'une construction économique maghrébine au service de l'investissement des entreprises dans les différents pays membres de l'UMA. En disséquant les différents volets sur lesquels un travail considérable devra être fait, les participants à la manifestation notent la nécessité de revoir ou plutôt de relancer le processus déjà entamé de l'intégration financière maghrébine. «Le rêve de voir s'établir l'UMA à tous les niveaux est louable. Cependant, l'intervention des banques et du secteur privé est une force qui a des limites, ce qui se manifeste par les différents blocages que connaît aujourd'hui l'intégration financière dans la région», note El Hadi Chaibinou, directeur général du GPBM. Cette limite, les professionnels de la finance la matérialisent par la difficulté de délivrance d'agréments dans les différents pays du Maghreb, en l'absence d'harmonisation des règlementations bancaires. Plus encore, les blocages s'étendent à la logistique. Ce canard boiteux des échanges intra-maghrébins a été analysé par les professionnels du secteur, qui notent la nécessite d'adopter une toute nouvelle gouvernance, qui ferait émerger des zones logistiques intégrées. À titre indicatif, il n'existe à ce jour aucune liaison entre le port de Tanger-Med et la Libye. Les différents intervenants citent à ce titre l'exemple allemand, qui s'est basé sur le renforcement de la force industrielle allemande, par la maîtrise de la logistique, tout en tirant profit des conventions internationales. C'est sur ce point que la principale recommandation a convergé. Selon les experts internationaux présents : «Les pays du Maghreb n'appliquent pas ou n'utilisent pas les instruments règlementaires internationaux. Plus encore, une annonce a été faite, donnant plus de visibilité sur d'éventuelles réformes des circuits logistiques. Le projet novateur de la création d'autoroutes intra-maghrébines devrait être discuté en octobre prochain et devrait déboucher sur une version améliorée et plus «soft» du projet. Tout ceci devra prendre en ligne de compte la nécessite d'utiliser les instruments internationaux existants, sans vouloir à tout prix créer dans un premier temps une règlementation propre à la région. Dans une suite logique et en parlant de règlementation, celle relative aux contrôles douaniers a également fait l'objet de multiples réflexions. Les opérateurs algériens notent de ce fait que «la douane algérienne est une institution en perte de vitesse, ceci sans compter le fait que de nombreux accords sont vidés de leur substance». Il s'agit logiquement de revoir le système de listes négatives qui rend inapplicables certains accords, ceci en envisageant également une harmonisation du mode de délivrance des certificats d'origine. Enfin, pour assurer une coopération effective entre opérateurs maghrébins, les différentes économies devront s'attarder sur un volet socio-économique stratégique, à savoir le marché de l'emploi. La situation commune dans laquelle se trouvent les différents pays a orienté le débat sur les différents problèmes de formation et de mobilité des travailleurs. Les recommandation convergent donc vers la nécessité d'harmoniser les compétences dans le cadre d'une approche sectorielle et régionale, notamment dans les secteurs du BTP ou encore du tourisme. Ce sont là autant de complémentarités qui jouent en faveur d'une harmonisation des échanges intra-maghrébins, que la nouvelle feuille de route devra prendre en ligne de compte.