«La PME maghrébine évolue dans un contexte où l'ampleur de la crise financière et économique mondiale ainsi que l'impact mitigé des programmes de mise à niveau révèlent l'impérieuse nécessité, pour les pays du Maghreb, d'agir dans un cadre communautaire cohérent pour améliorer la compétitivité de leurs PME et assurer une croissance continue de leurs économies, afin de faire face à une concurrence internationale de plus en plus ardue». Ces conclusions émises par Lamia Azouaou, étudiante à la Sorbonne, dans le cadre de son mémoire : «La compétitivité et la mise à niveau des PME maghrébines», résume parfaitement la situation des petites et moyennes entreprises au Maghreb, ainsi que les enjeux que présente une bonne intégration régionale pour leur développement. C'est à juste titre la motivation qui anime aujourd'hui le patronat des différents pays qui composent le grand Maghreb. En témoigne l'intérêt porté à cette question à travers la tenue de la troisième édition du Forum des entrepreneurs maghrébins, les 17 et 18 février prochains à Marrakech, sous l'égide de la CGEM. Cet événement connaîtra en effet la participation de 500 acteurs économiques et institutionnels des cinq pays du Maghreb, avec pour principal objectif «la relance de l'intégration économique de l'Union du Maghreb arabe (UMA), à travers une initiative du secteur privé». Dans ce sens, la manifestation connaîtra la mise en place de l'Initiative maghrébine du commerce et de l'investissement (IMCI) en une feuille de route pour l'intensification des échanges entre les 5 pays concernés. Plusieurs volets restent aujourd'hui essentiels pour réaliser cette intégration pour ne citer que la prise en compte du coût du non-Maghreb, l'intégration logistique, l'émergence du Maghreb de l'énergie, la question de l'emploi et le dialogue social intra-maghrébin, les services ou encore la convergence douanière et réglementaire. D'où la nécessité de création d'accords de partenariat et de coopération entre les PME maghrébines qui pourraient, selon le secteur privé, se présenter comme «une stratégie mutuellement positive pour le renforcement d'une intégration économique dans la région». Objectif commun : Compétitivité L'approche adoptée dans trois pays du grand Maghreb tels que le Maroc, l'Algérie et la Tunisie présente quelques similitudes en ce qui concerne la stratégie d'appui aux PME. Aujourd'hui, la réussite des programmes de mise à niveau des PME maghrébines reste la condition sine qua non du développement économique dans la région, tandis que la création de milliers d'emplois reste un défi gigantesque pour les économies du Maghreb. Il faut noter que dans toutes ces économies les PME sont l'épine dorsale des économies nationales en ce sens qu'elles contribuent de façon significative à la création d'emplois et à la croissance durable. Ainsi, les politiques des pouvoirs publics maghrébins à l'égard des PME représentent une importance croissante pour la stimulation des PME compétitives, car celles-ci favorisent l'accélération du processus de leur mise à niveau. C'est sur ce volet qu'il serait possible de déceler le potentiel que revêt la région pour l'émergence d'une nouvelle génération de politiques de coopération au Maghreb. «L'intégration régionale est conditionnée par la capacité des économies maghrébines à soutenir les défis de la compétitivité». Cette compétitivité de la PME maghrébine reste conditionnée par la mise à niveau des PME, en vue de favoriser dans un deuxième temps les accords de coopération et de partenariat entre les PME des différents pays du Maghreb. En élargissant la réflexion et au regard de tous ces éléments précités, les pays de la région gagneraient, ceci à travers la participation de leur secteur privé, à approfondir l'intégration économique maghrébine, pour «dynamiser la croissance économique, accroître l'attractivité de la région pour les investissements directs étrangers et susciter une nouvelle dynamique des échanges dans différents secteurs». Quid d'une union maghrébine du commerce et de l'investissement Vingt cinq ans après la création de l'Union du Maghreb arabe, les organisations patronales des cinq pays de la région, réunies autour de l'Union maghrébine des employeurs ont annoncé en octobre dernier la création de l'Union maghrébine du commerce et de l'investissement. Cette initiative visait à répondre «aux préoccupations des cinq pays qui doivent faire face aux défis de créations d'emplois et de croissance». Plus concrètement, il vise à proposer un mécanisme applicable et adapté en vue de développer le commerce intra-maghrébin qui ne représente aujourd'hui que 3% des échanges commerciaux de l'ensemble des pays du Maghreb arabe. Ce manque à gagner pénalise l'économie des pays du Maghreb. En pensant l'édification d'une structure régionale le secteur privé avait pensé «aplanir les difficultés et de mettre sur pied un marché maghrébin pour plus de 100 millions de consommateurs» dans les cinq pays membres de l' Union du Maghreb arabe, qui sera appelé à s'élargir avec éventuellement une nouvelle réflexion qui pourra englober un marché arabe de libre-échange.