Pour des raisons multiples, la filiale de l'opérateur vietnamien Viettel a repoussé à septembre 2014 l'entrée en service de son réseau de téléphonie mobile 3G initialement attendu au mois de janvier dernier. C'est finalement en septembre 2014 que les premiers coups de fil sur le réseau Viettel Cameroun pourront être effectués. C'est du moins ce qui ressort de la déclaration faite à Yaoundé le vendredi 14 février dernier par Vu Khanh Duy, le directeur général de l'entreprise. Une déclaration survenant au lendemain d'une assemblée générale de Viettel Cameroun, qui s'est tenue le 13 février à Douala en présence de Nguyen Duy Tho, le directeur du groupe Viettel. «Nous sommes en train de travailler d'arrache-pied pour respecter cette date», a tenu à préciser le directeur général de Viettel Cameroun pour rassurer le public, car c'est le deuxième report qui intervient en l'espace de quelques mois. En effet, en 2012, la société vietnamienne avait annoncé que les premiers appels sur son réseau seraient effectués dès janvier 2014. Néanmoins, en décembre 2013, alors que le public s'apprêtait à expérimenter ce nouvel opérateur, les dirigeants de l'entreprise avaient repoussé l'entrée en service du réseau Viettel Cameroun au premier trimestre 2014. Pour expliquer ces renvois successifs, Vu Khanh Duy évoque trois raisons principales. D'abord la saison des pluies qui a été très longue en 2013, ralentissant l'implantation des pylones devant transporter le signal. Ensuite, il cite les difficultés liées aux titres fonciers et aux permis de bâtir ; des pièces dont l'obtention peut parfois nécessiter un temps considérable. Enfin, il incrimine le temps mis pour obtenir certains agréments et pour négocier avec les chefs traditionnels des localités où les équipements sont installés. Des obstacles que l'entreprise dit avoir franchis à présent... C'est en décembre 2012 que le groupe Viettel est déclaré vainqueur de l'appel d'offre restreint émis par le gouvernement camerounais en août de la même année, pour l'exploitation d'un réseau de communications électroniques mobiles utilisant la technologie de troisième génération (3G). Le groupe vietnamien avait devancé tous ses concurrents parmi lesquels l'on retrouvait Maroc Telecom, l'indien Bharti Airtel et le coréen Korea Telecom : même s'il est vrai que ces derniers avaient ensuite déposé un recours qui n'a pas prospéré. Le communiqué du ministre des Postes et télécommunications qui annonçait ce résultat indiquait que Viettel Cameroun s'était engagée à investir 200 milliards de FCFA (400 MUSD) «pour couvrir dès le lancement de ses activités 81% de tout le territoire camerounais, avec les technologies mobiles de deuxième et troisième générations». À ce sujet, le directeur général de l'entreprise a affirmé dans sa déclaration du 14 février dernier à Yaoundé que les équipements permettant d'assurer ce niveau de couverture du territoire étaient d'ores et déjà installés. Quoi qu'il en soit, au moment où elle entrera en service, Viettel Cameroun trouvera sur le marché deux concurrents, à savoir le sud-africain MTN et le français Orange qui exploitent la technologie 2G, et qui sont déjà bien implantés sur le territoire avec cependant 58% de parts de marchés pour le premier. Le nouvel arrivant aura toutefois à son avantage l'exclusivité de la 3G à laquelle ne sont pas éligibles ses deux concurrents. «Nos tarifs seront de 20% plus bas que ceux pratiqués actuellement», indique également Viettel Cameroun, dont l'arrivée va certainement raviver la compétition dans ce secteur d'activité. Après le Mozambique, le Cameroun est le deuxième pays africain à accueillir une filiale de Viettel, qui est le principal opérateur des télécommunications du Viêt Nam. Au total, cette entreprise qui totalise, d'après son site internet, près de 63 millions d'abonnés dans le monde, est aussi présente dans des pays comme le Cambodge, le Laos, Haïti, le Pérou, et bientôt le Burundi où un accord vient d'être signé avec le gouvernement. 50 ans, et après ? Thierry Ekouti, Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Cette semaine a été marquée par la célébration du cinquantenaire de la réunification commémorant le jour où le Cameroun anglophone et le Cameroun francophone décidèrent de former un seul et même pays. Cet événement, qui aurait dû se célébrer en 2011, s'inscrit comme un point d'arrêt d'abord, puis comme un tournant. Un point d'arrêt pour examiner le chemin parcouru, en identifiant les réussites, les difficultés rencontrées et les stratégies mises en œuvre pour les contourner. Un tournant parce qu'il faut tourner le dos à certains usages des 50 dernières années, si l'on veut que le pays réussisse son intégration dans le monde moderne. À titre d'exemple, en finir avec cette lenteur administrative qui est pour beaucoup dans le mauvais classement du pays au palmarès Doing Business. Côté réussite, il y a bien sûr cette paix sociale et cette stabilité politique qu'il faudrait absolument préserver car rien n'est définitivement acquis, et si le pays a tenu bon jusqu'à présent, c'est bien parce que les acteurs de son indépendance avaient coulé une solide fondation pour l'édifice de cette maison, qui est encore en plein chantier. Maintenant que la construction du rez-de-chaussée est terminée, il faut procéder à des chaînages et à des dallages aussi solides que pour ses fondations, afin que les acteurs de demain puissent continuer à élever cet édifice sans risque d'écroulement et sans apparition de la moindre fissure. Voilà ce qui compte !