Après Ahmed Réda Chami, qui annonçait récemment son souhait de doter son plan émergence d'un observatoire et Abdellatif Maâzouz qui mettait sur les rails, un peu plus tôt son observatoire du commerce extérieur, c'est aujourd'hui Ahmed Taoufiq Hejira qui s'apprête à doter à son tour son ministère d'un observatoire pour suivre la stratégie dédiée à l'urbanisme. Selon des sources ministérielles, une étude devra être lancée dans les semaines qui viennent et devra constituer le socle de base à la création de cet observatoire. «Les villes marocaines sont aujourd'hui confrontées au phénomène d'urbanisation, un phénomène qui transforme l'espace urbain et accroît certaines disparités spatiales, suscitant de nombreux dysfonctionnements», relève-t-on au sein du ministère de l'Habitat. Extension démesurée des agglomérations, utilisation irrationnelle du sol, urbanisation des terrains exposés aux risques, déficit en matière d'équipements et d'infrastructures, prolifération de tissus non réglementaires, infractions en matière d'urbanisme, territoires sous pression urbanistique, dérogation en matière d'urbanisme... autant de problématiques qui entachent le paysage urbanistique du royaume et que le nouvel observatoire devrait permettre de résorber, en mettant à disposition de l'Etat un outil de suivi du développement des différentes villes nationales, par la maîtrise de l'information urbaine nécessaire pour le diagnostic, la programmation et l'évaluation des actions sur la ville. Cerise sur le gâteau, la mise en place de l'observatoire devrait permettre l'élaboration d'un plan d'urbanisation qui, in fine, devrait incontestablement se traduire par la libération du foncier dans certaines villes, telles que Casablanca, où il commence à se faire rare. C'est du moins ce qu'espèrent les opérateurs du secteur immobilier, qui à maintes reprises ont affiché leur espoir que les différentes réformes urbanistique se traduisent justement par une libération du foncier. En attendant, le ministère de tutelle mise sur cet observatoire pour mettre à la disposition des autorités des villes l'information nécessaire leur permettant de cerner comment se transforment les villes marocaines. «En bâtissant des prévisions, on prépare les décisions à prendre, à court ou moyen termes» ajoute-t-on auprès du département de Hejira. Dans le détail, l'étude que devra lancer le ministère de l'Habitat en vue de la création de l'observatoire de l'urbanisme devra constituer un outil de veille et de prospective urbaine, qui permettra d'alerter, d'évaluer et d'anticiper l'évolution des villes. Parallèlement, il s'agit de mettre en place un dispositif d'observation qui pourra collecter, produire, capitaliser et rendre accessible les informations statistiques, graphiques et numériques en matière d'urbanisme. Ces informations collectées devront faire l'objet de ramifications avec les agences urbaines, afin de pouvoir les remonter et de permettre la mise à jour régulière des données. C'est dire la volonté de la tutelle de prendre le taureau par les cornes, à la veille de la fin du mandat du ministre actuel. Cette mesure viendra ainsi s'ajouter à celle prévue dans le cadre de la réforme de l'urbanisme commercial, initiée conjointement par Chami et Hejira, et qui prévoit le lancement de l'observatoire régional du commerce devant servir comme outil de décision pour l'urbanisme commercial.