Le gouvernement vient de publier une liste de 14 projets qu'il souhaite réaliser dans le cadre d'un partenariat public-privé. Les secteurs les plus représentés dans cette liste sont l'énergie et les travaux publics. Le gouvernement camerounais a rendu public le 25 février dernier une liste de 14 projets qu'il entend réaliser dans le cadre d'un partenariat public-privé. Ces projets couvrent des secteurs variés, à commencer par les infrastructures énergétiques. Dans ce domaine, quatre projets d'envergure sont répertoriés. Le plus original étant la conception, le financement, l'exploitation et la maintenance d'une centrale éolienne sur les monts Bamboutos (2.500 m d'altitude) situés à l'ouest du pays. L'originalité de ce projet tient dans ce qu'il est le premier véritable programme éolien du Cameroun qui, jusqu'à présent, ne s'alimente qu'à partir de l'énergie hydroélectrique et thermique. Les autres projets énergétiques comprennent la construction de deux barrages hydroélectriques sur le fleuve Sanaga (le plus important du pays) et sur la rivière Hina. Enfin, il y a la conception, le financement, la construction et la maintenance d'une ligne électrique de 225 KV devant relier la ville côtière de Kribi, futur grand pôle industriel et la capitale Yaoundé, distantes d'un peu moins de 300 km. Le domaine des travaux publics occupe aussi une importante place dans ces projets, avec quatre chantiers. Il y a d'abord la construction de l'autoroute Douala-Yaoundé dans sa section Bot-Makak-Douala, qui mesure un peu plus de 100 km. L'on a ensuite la construction, l'exploitation et la maintenance de la ligne de chemin de fer Douala-Limbé qui mesure 70 km. Troisièmement, il y a le chemin de fer Edéa-Kribi-Lolabé sur environ 120 km. Le dernier projet dans ce secteur est la fourniture des équipements, l'aménagement, l'exploitation et la maintenance de centrales de concassage. Le secteur du tourisme vient ensuite avec deux projets urbains. À savoir, d'une part l'aménagement du lac municipal situé au centre de la capitale Yaoundé et d'autre part l'aménagement, l'exploitation et l'entretien d'un parc sous forme de forêt urbaine à Douala. Les projets restant vont de l'aménagement urbain à l'agroalimentaire, en passant par l'exploitation forestière et le transport. Le communiqué rendu public par le ministre de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du territoire (Minepat) indique que les opérateurs économiques intéressés par ces programmes d'investissements ont jusqu'au 31 mars 2014 pour se manifester auprès du Conseil d'appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa). C'est en effet auprès de cet organisme basé à Yaoundé que les postulants peuvent retirer le modèle du dossier de capacités techniques et financières (DCTF) sur la base duquel ils pourront postuler. Un document disponible aussi en ligne sur le portail web du Carpa à l'adresse www.ppp-cameroun.cm. Pour ce qui est du calendrier de l'opération, le communiqué du Minepat précise qu' : «à compter du 10 avril 2014, les dossiers de manifestation d'intérêt reçus seront analysés et évalués en vue d'établir une liste restreinte des candidats par projet. Sur la base de cette liste restreinte, les cinq meilleurs candidats pour chaque projet seront invités à participer à un appel d'offres restreint. Ledit appel d'offres donnera suite au dialogue de pré-qualification et à la négociation des termes d'un contrat de partenariat avec l'investisseur, qui sera déclaré adjudicataire.». Ce n'est pas la première fois que le gouvernement camerounais recourt au partenariat public-privé pour la réalisation de ses grands projets de développement. En janvier 2013 déjà, le Minepat avait publié une liste similaire de projets devant être réalisés suivant le modèle du build-operate-tranfer (BOT). Parmi ces projets, certains ont été reconduits cette année. À l'instar des chemins de fer Edéa-Kribi et Douala-Limbé, ou de la centrale éolienne des monts Bamboutos. Thierry Ekouti, Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Il faut y croire Le 6 mars dernier a eu lieu, à Douala, la 5e édition du Cameroon Business Forum (CBF). Cette principale plateforme du dialogue public-privé a en effet mis en évidence les lenteurs déjà maintes fois décriées par la plupart des observateurs. Il est ainsi apparu que les 49 recommandations arrêtées au terme de l'édition 2013 du CBF n'ont connu à ce jour qu'un taux de réalisation de 41%. Cela n'est pas de nature à améliorer le climat des affaires qui, au regard du dernier classement Doing Business s'est dégradé, le pays ayant perdu 7 places en l'espace d'un an. Selon Mathieu Mandeng, le président du syndicat des établissements de crédit, «au Cameroun, les réformes sont lentes». Néanmoins, la conjugaison d'un certain nombre d'indices donne droit à l'optimisme, dans le cadre de ce nouvel appel aux investisseurs privés. Primo, le message de fin d'année du président Biya résonnait comme une interpellation à l'endroit des responsables de l'administration, appelés à faire preuve de plus de célérité dans la prise des décisions. Secundo, les membres du gouvernement, avec à leur tête le Premier ministre Philémon Yang, qui présidait les travaux, ont été d'accord avec le secteur privé sur la nécessité d'aller beaucoup plus vite dans la mise en œuvre des réformes. Tertio, les partenariats public-privé sont différents des marchés publics et obéissent à des règles spécifiques, qui ne s'accommodent pas de la procédure longue et parfois périlleuse du code des marchés. Donc, il faut y croire...