Le déblocage du dossier du transport de marchandises retardé par les textes d'application. La question des agréments continue de diviser l'Etat et les transporteurs. Cela restera inscrit comme le principal échec du ministère en charge du transport en 2015. Ni le transport de voyageurs, ni celui des marchandises n'ont eu leur contrat programme. Pourtant, en début d'année, tout laissait croire à l'imminence de la signature des deux textes qui sont censés acter une nouvelle réforme de ce secteur. Il n'en est rien. Un petit espoir cependant pour le transport de marchandises, secteur qui est, rappelons-le, libéralisé. Il semblerait que les choses vont dans le sens de la finalisation de la réforme en ce début d'année. Le retard accusé jusque-là est dû, selon des sources professionnelles, au temps nécessaire à la finalisation des textes d'application. En effet, la réforme sera déclinée en cinq textes, chacun traitant d'une branche particulière de ce secteur. Il s'agit du transport international routier, du transport de matières dangereuses, du transport de matières périssables, de la messagerie et du transport portuaire. Chacune de ces activités devrait disposer de sa propre feuille de route qui, elle-même, sera inspirée du cadre général qu'imposera le contrat programme. Les ceintures de sécurité deviennent obligatoires dans les autocars Pour le transport de voyageurs en revanche, les choses s'annoncent toujours aussi compliquées. Alors qu'il était prévu que le chef du gouvernement se réunisse avec les transporteurs pour trouver une issue au blocage actuel durant les trois derniers mois de 2015, aucune réunion avec Abdelilah Benkirane n'a eu lieu. «La seule rencontre que nous avons eue était avec le ministère en charge du transport et portait sur la sécurité routière», indique une source auprès de la Fédération du transport de voyageurs. En fait, bien que cela fasse partie des mesures prévues dans le contrat programme, le ministère a choisi d'amorcer la mise en place des mesures en relation avec la lutte contre les accidents de la route pour ne pas rester otage des autres questions qui entravent la signature du texte. Il s'agit par exemple de l'obligation d'équiper les autocars de ceintures de sécurité pour toutes les places à partir de ce 1er janvier. Pour ce qui est de l'épineuse question des agréments, les transporteurs campent toujours sur leur position. Ils réclament un délai de plusieurs années pour se préparer au nouveau système des autorisations, mais en vain. Ce désaccord avait provoqué l'annulation de la signature du contrat prévue initialement en décembre 2014. Toute la question aujourd'hui est de savoir si le gouvernement pourra désamorcer ce problème durant sa dernière année de mandat, actant ainsi le démarrage d'une réforme attendue depuis plusieurs années, ou s'il va être obligé de léguer ce dossier à la prochaine équipe de l'Exécutif. Auprès des transporteurs sondés, on avoue ne pas avoir de visibilité sur ce sujet.