Pour le président de l'AIVAM, un droit de douane de 10 % permettrait de vendre 80 000 à 100 000 véhicules/an. Le marché automobile est en quasi-stagnation en 2003. Au mieux, on enregistrera une hausse de 2%. Le mois de décembre étant un mois ordinaire de vente, la situation ne risque pas d'être bouleversée. Les professionnels sont d'accord sur cette analyse et les chiffres à fin octobre confirment leurs craintes. Sur les véhicules importés montés (CBU) il s'est vendu, pour les 10 premiers mois de l'année, 21 486 unités contre 21 244 à la même époque de 2002, soit une progression de 1,14 %. Le marché marque ainsi le pas, même si le sort des différentes marques est différent. Quelques-unes, notamment Toyota et Honda, enregistrent une progression record ; d'autres, à l'instar de Peugeot, marquent le pas. Pour les véhicules montés localement (CKD) 7 523 voitures ont été écoulées, contre 8 257 à la même époque de l'année dernière, soit un recul de 8,89 %. En revanche, les véhicules utilitaires légers ( VUL) sont dans une situation plus confortable avec une progression globale de 6 %. Sur ce segment, l'évolution des différentes catégories est cependant contrastée. Sur les 10 mois, les CBU enregistrent une hausse importante des ventes de près de 30 %, à 4 000 véhicules. Au même moment, les CKD sont en recul de plus de 3 %, avec seulement 8 000 unités. Le poids lourd, pour sa part, avec un volume de 4 600 unités environ, est en stagnation depuis quelques années. L'embellie constatée en 1996 et 2002 s'atténue Les professionnels sont alarmés par les chiffres de cette année, mais ils n'ont pas la même lecture de l'évolution du marché. La majorité juge que la situation est d'autant plus inquiétante que le marché commence à marquer le pas alors qu'entre 1996 et 2002 il a triplé et plus que doublé entre 95 et 98. Mohamed Larhouati, président de l'Association des importateurs des véhicules neufs au Maroc (AIVAM), met un bémol au pessimisme de ses pairs, considérant que la stagnation du marché n'est pas une surprise. Pour lui, les frémissements constatés ces dernières années sur le marché sont dus à un transfert des ventes de l'occasion qui s'étaient progressivement déplacées vers la voiture économique et le CBU, transfert consécutif aux mesures prises en 1995 et défavorisant l'occasion. Le président de l'AIVAM affirme qu'avec les 32 % de taxe que continue à subir le neuf, on ne doit pas s'étonner de voir les ventes s'essouffler. Et d'ajouter haut et fort : «Si l'on ramène la taxation de l'importé neuf à des proportions de 10%, je peux affirmer que dans les 3 années qui suivront, nous serons dans un marché de 80 000 à 100 000 véhicules au lieu des 50 000 ventes enregistrées aujourd'hui. C'est là une mesure qu'il est urgent de prendre en ce moment, le sort de la Somaca étant réglé avec la nouvelle voiture économique promise par Renault»