Le RNI a déposé une proposition de loi organique de 80 articles. L'amazigh fait son entrée officielle au Parlement. La commission de l'enseignement, de la culture et de la communication, présidée par Gajmoula Ebbi (PPS), a entamé, mardi 15 janvier, l'examen de la première proposition de loi portant sur l'officialisation de la langue amazigh. Le texte a été déposé, rappelons-le, le 23 octobre 2012 par deux députés de l'Alliance du centre (PRE, MDS et Al Ahd). La même commission devait réceptionner le 15 janvier un deuxième texte présenté cette fois par le groupe du RNI. Cette dernière proposition a été en fait élaborée par un tissu associatif chapeauté par l'Ong Azetta, basée à Rabat, dans l'esprit des articles 12, 13 et 14 de la Constitution relatifs à la démocratie participative et à la législation populaire. Comme aucune loi organique n'a encore été adoptée pour la mise en œuvre de ses articles, l'Ong devait passer par un groupe parlementaire. Dans la pratique, ce sera la proposition de l'Alliance du centre qui sera prise comme texte de base ; elle sera enrichie par la proposition du RNI et, éventuellement, par les amendements du gouvernement. Entre autres dispositions, le RNI propose que les documents et déclarations officiels soient traduits et diffusés en langue amazigh, que celle-ci soit non seulement une langue enseignée, mais une langue de l'enseignement, qu'elle soit intégrée dans les programmes d'alphabétisation et que 50% du budget des médias publics soit consacré à la production des programmes en amazigh. Le RNI propose également la création d'un institut supérieur des études amazighes, d'une instance nationale de protection et de promotion de l'amazigh et d'un compte spécial, dans le cadre de la Loi de finances, pour la promotion de l'amazigh.