Quelques jours après la célébration pour la première fois au sein du Parlement du Nouvel An amazigh, les parlementaires abordent la question de l'officialisation de la langue amazighe. En effet, une proposition de loi organique définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe a été présentée, mardi 15 janvier à Rabat, lors d'une séance tenue par la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants. Le processus de mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, les modalités de son intégration dans l'enseignement et les divers domaines de la vie publique, ainsi que les règles générales relatives à son utilisation, son développement, sa promotion et sa protection sont définis dans cette proposition de loi qui a été présentée par les députés Rahhal Nassiri et Mohammed Abdelali Hilali du groupe parlementaire de l'alliance du centre, et en présence du ministre de la culture Mohammed Amine Sbihi. Parmi les «principes et dispositions générales» stipulés dans ce texte, on cite que l'amazigh est «une langue officielle aux côtés de la langue arabe, et représente le fondement de la culture et la personnalité marocaines, et patrimoine commun de tous les Marocains», ajoutant que son écriture se fait par l'alphabet tifinagh, et que tachelhit, tarifit et tamazight sont des variétés régionales de la langue amazighe. Aussi, le texte souligne le caractère obligatoire de l'enseignement de la langue amazighe dans tous les cycles du système éducatif dans le Royaume, et la généralisation à tous les établissements de l'enseignement primaire, secondaire et universitaire ainsi qu'une intégration totale de la langue amazighe dans le système éducatif marocain qui ne dépassent pas 5 ans. La proposition de loi définit aussi les mesures à prendre et les moyens à mobiliser et le programme de son utilisation dans les administrations publiques, les collectivités territoriales, les partis politiques, les syndicats et les organisations professionnelles, les entreprises publiques et les organisations de la société civile, surtout lorsqu'il s'agit de s'adresser à des citoyens amazighophones. Elle stipule également que les procès devant les tribunaux marocains doivent se dérouler en langue amazighe et prévoit «l'annulation de toutes les mesures et procédures interdisant l'utilisation de la langue amazighe».