Le PRE vient de déposer un premier texte au Parlement. La toute première proposition de loi organique relative à l'officialisation de la langue amazighe a été déposée au Parlement, lundi 5 novembre, par le groupement de l'Alliance du centre (MDS, PRE et Al Ahd, pro-gouvernement) à l'initiative du PRE (Parti du renouveau et de l'équité) de Chakir Achahbar. En gros, le texte est composé de dix axes et 34 articles. Il fixe une période de cinq ans pour l'intégration complète de la langue amazighe dans différents niveaux de l'enseignement, secondaire compris. Il précise comment la langue amazighe sera utilisée dans l'espace public, la santé, la justice… et même dans le secteur privé. Le texte exige, entre autres, que les concours d'accès à la fonction publique comporte obligatoirement une épreuve en amazigh. L'article 23 de la proposition permet aux simples citoyens de recourir à la justice pour exiger l'application de cette loi, une fois promulguée. Le PRE et ses alliés ne sont pas les seuls à s'intéresser à ce sujet. Le Réseau amazigh, Azetta, une ONG sise à Rabat, est pour sa part en train d'apporter les dernières retouches à une proposition de loi similaire. Le document devrait être rendu public au plus tard dans trois semaines. Le texte a été élaboré par une brochette d'experts en droit et dans différents autres domaines. Après sa présentation au public, s'ensuivra un plaidoyer en direction de tous les acteurs institutionnels et politiques. La loi organique portant concrétisation de l'officialisation de l'amazigh est classé 11e sur l'échelle des priorités du gouvernement. Dans la première mouture de l'agenda législatif, le projet de loi devrait être déposé au Parlement fin 2013. Ceci avant le discours d'ouverture de l'actuelle session parlementaire qui a insisté sur l'urgence de la promulgation de cette loi.