Le premier ministre Français, François Bayrou, a survécu à deux motions de censure mercredi, ce qui a permis d'adopter le budget de l'État pour 2025. Cette victoire a été rendue possible grâce à la neutralité des socialistes et du Rassemblement National (RN), qui ont décidé de ne pas censurer son gouvernement. La première motion de censure, déposée par La France Insoumise (LFI), les communistes et les écologistes, n'a recueilli que 128 voix, dont six socialistes, bien loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Ce rejet a permis à l'Assemblée nationale de valider le budget de l'État pour 2025, qui sera définitivement adopté jeudi après un dernier vote au Sénat. Le budget 2025 vise à réduire le déficit public à 5,4 % du PIB, en augmentant les recettes, notamment avec des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus riches et les grandes entreprises, ainsi que des coupes dans les dépenses publiques. « Ce budget est une bonne chose pour notre pays et pour nos compatriotes, la preuve que leurs représentants politiques savent dépasser leurs désaccords« , a commenté le ministre de l'Économie, Éric Lombard. François Bayrou, quant à lui, a affirmé que ce budget représentait « une étape d'urgence » et a promis de poursuivre avec une réforme de l'État, incluant des mesures d' »ordre et d'autorité« . Les groupes socialistes et de l'alliance RN-Ciottistes avaient annoncé qu'ils ne censureraient pas le gouvernement, citant la nécessité de maintenir la stabilité du pays. Cette position des socialistes, qui négociaient depuis plusieurs semaines des concessions sur des sujets comme les retraites, les remboursements médicaux et l'Éducation, a accentué la fracture avec les Insoumis. LFI a exprimé dans un communiqué sa déception face à ce soutien des socialistes, qualifiant l'attitude du Parti socialiste d' »interruption du Nouveau Front populaire » et appelant à une réunion des partis de gauche ayant voté la censure pour continuer à s'opposer loyalement au gouvernement. À Angers, Jean-Luc Mélenchon a fustigé « la bassesse des fausses oppositions« , tandis qu'Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a répliqué que le Nouveau Front populaire « continuera à exister tant qu'il y aura la volonté de battre l'extrême droite« . Sur le plan social, la première motion de censure a été défendue par Aurélie Trouvé (LFI), qui a dénoncé un budget qu'elle considère comme « le plus austéritaire du XXIe siècle« . Emmanuel Grégoire (PS), intervenant après elle, a été hué par les Insoumis. « Ce n'est ni dans l'outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crédibilité et de la conviction« , a-t-il affirmé. Bien que les socialistes aient affirmé que leur position ne représentait pas une adhésion à la politique de François Bayrou, ils ont confirmé qu'ils déposeraient une motion de censure le 19 février, visant l'ensemble de la politique du gouvernement, notamment sur les questions migratoires. Du côté du Rassemblement National, Yoann Gillet a critiqué le budget en soulignant son impact sur la « pression fiscale », tout en appelant à une « prochaine dissolution » de l'Assemblée. La journée s'est conclue par une nouvelle motion de censure concernant le budget de la Sécurité sociale. Là encore, le PS et le RN ont choisi de ne pas soutenir la motion, tandis que LFI a dénoncé un « projet d'assassinat de la Sécurité sociale« . Le Premier ministre a défendu la refondation du système de santé, en évoquant des réformes sur la gouvernance et l'offre médicale. La motion de censure contre ce budget n'a recueilli que 122 voix, permettant l'adoption de la première partie du texte. François Bayrou a ensuite eu recours à l'article 49-3 pour faire passer la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale. Il devrait encore utiliser cet article pour la dernière partie du texte, avec deux nouvelles motions de censure à esquiver sur les budgets.