Le champagne résiste à la crise. Il se porte bien dans un marché des boissons alcoolisées en baisse de 5%. Le quart du chiffre d'affaires est réalisé pendant les fêtes de fin d'année. Laurent Perrier en tête, suivi de Moet & Chandon. Le champagne défie la crise. Les ventes des vins pétillants en général le démontrent. Selon les prévisions de l'organisme International Wine & Spirit Research (IWSR), 351 000 bouteilles (de 75 cl) devraient s'écouler sur le marché marocain en 2011. Ce chiffre serait ainsi en progression de 7,3% par rapport aux ventes de l'année d'avant. La demande marocaine a explosé ces dernières années si l'on sait qu'en 2001 à peine 93 000 bouteilles ont été consommées. Elle progresse chaque année en dépit d'une conjoncture peu favorable. Une performance, surtout si l'on sait que le marché des boissons alcoolisées, en général, a été rattrapé par la crise ainsi que par d'autres facteurs liés à la hausse des taxes sur ce type de produit. Il finira l'année, selon les projections du même organisme, avec une baisse de 5%. Les ventes totaliseraient donc un peu plus de 112 millions de litres contre 118 millions de litres en 2010. Le France reste le principal fournisseur du Maroc, suivie de l'Espagne L'un des principaux facteurs permettant aux champagnes et vins pétillants d'échapper à cette morosité est que «la clientèle de ce genre de boissons dont les prix sont globalement élevés n'est pas concernée par cette conjoncture et parfois elle en tire même profit», explique un professionnel. D'ailleurs, les ventes précisément de champagne (vin pétillant français d'appellation contrôlée) devraient enregistrer une hausse considérable. Les Marocains finiraient l'année 2011 avec une consommation de 222 000 bouteilles, soit 15,6% de plus qu'en 2010. Autrement dit, on aura consommé 30 000 bouteilles supplémentaires. La France reste le principal fournisseur du Maroc. En 2011, les importations de vin pétillant en provenance de l'Hexagone devraient totaliser 282 000 bouteilles, tandis que l'Espagne, grâce à son célèbre Cava qui concurrence de plus en plus les produits français sur les marchés étrangers, devrait fournir quelque 42 000 bouteilles. Dans cette catégorie de boissons, le Marocain préfère le super premium dont le prix oscille entre 450 et 600 DH. Les meilleures ventes au Maroc sont réalisées par la marque Laurent Perrier avec une moyenne de 89 000 bouteilles. Elle est suivie de Moët & Chandon avec 49 000 bouteilles. Viennent ensuite les vins pétillants standard dont le prix n'excède pas 100 DH tels l'italien Riccadonna et l'espagnol Freixenet avec des ventes de 24 000 bouteilles chacun. Les marques prestigieuses de l'ultra premium (au prix de vente de 1 800 DH à 2 400 DH dans les grandes surfaces) ne rencontrent pas beaucoup de succès. Le Dom Perignon écoule sur le marché marocain quelque 1 850 bouteilles, et le Cristal quelque 1 200 bouteilles. Noël et Nouvel An sont les périodes où ce segment réalise les meilleures ventes. «Les professionnels font 20 à 25% de leur chiffre d'affaires à cette période», précise un importateur de champagne. Et, selon la même source, les grandes surfaces réalisent 50% des ventes tandis que 30% sont écoulés dans les hôtels, pubs et restaurants.