Le chiffre d'affaires du numéro un mondial du luxe, qui ouvrait mardi le bal des publications du secteur, est ressorti à 4,472 milliards d'euros (+11%), un chiffre nettement supérieur au consensus (4,207 milliards) des analystes interrogés par la rédaction de Reuters. La croissance organique, près de deux fois supérieure aux attentes, a atteint 13% au lieu des 7% attendus.Le groupe explique, dans un communiqué, avoir bénéficié d'une forte reprise de ses ventes en Europe et aux Etats-Unis et d'une poursuite «d'excellentes performances en Asie». L'ensemble des analystes saluent des chiffres jugés très solides, qui laissent anticiper de bonnes publications pour les autres acteurs du luxe. «Le consensus a sous-estimé le rebond dans les vins et spiritueux», explique Antoine Belge, analyste de HSBC, qui salue également la performance de l'ensemble des divisions «qui ont toutes fait mieux que prévu» et ont toutes enregistré des croissances organiques à deux chiffres. Ces chiffres ont été salués en Bourse, où le titre grimpait de 1,97% à 90,50 euros vers 11h00, après avoir touché un plus haut de près de 10 ans à 92,36 euros un peu plus tôt. Dans le même temps, le CAC était en léger repli (-0,16%) et l'indice diversifié européen des biens de consommation gagnait 0,34%. À ce niveau de cours, le titre LVMH signe une progression de 16,7% depuis janvier. La valeur se traite sur des multiples de valorisation d'environ 20 fois ses bénéfices estimés pour 2010, en ligne avec la moyenne du secteur hors Hermès.Les ventes trimestrielles ont été tirées par les restockages dans les divisions qui avaient été les plus durement touchées par la crise, à savoir les vins et spiritueux et les montres, qui ont aussi bénéficié d'un effet de base particulièrement favorable.Après cinq trimestres successifs de baisse, le chiffre d'affaires du pôle vins et spiritueux a grimpé de 20% à structure et taux de change comparables, alors qu'il s'était effondré de 22% un an auparavant. Le champagne (Moët et Chandon, Dom Pérignon, Krug ou Ruinart) a profité de la reprise des commandes des distributeurs et le cognac (Hennessy) d'une bonne demande en Asie liée aux fêtes du nouvel an chinois. Ce rebond est de bon augure pour le redressement des marges du pôle au premier semestre.