Ali Serhani, Consultant associé au cabinet gesper services. Il est vrai que les recrutements en masse que nous avons observés il y a quelques années sont bien loin derrière. Aujourd'hui, les entreprises valorisent les mobilités et les promotions internes. Face à une conjoncture défavorable marquée par le gel des recrutements, les entreprises plébiscitent la polyvalence aussi bien de métier que de fonction. D'ailleurs, c'est ce que nous recommandons souvent à nos clients. Cependant, ce que nous remarquons au niveau du marché, c'est que les secteurs de l'industrie et des services restent les plus entreprenants. Les compagnies d'assurances restent actives et cherchent des profils de différentes spécialités. Les banques, en revanche, sont moins dans la grande dynamique d'il y a deux à trois ans. Nous remarquons également un fort intérêt dans le secteur de l'immobilier où l'on demande notamment des directeurs de projets immobiliers, directeurs commerciaux et commerciaux. A titre d'exemple, un chef de projet qui possède une expérience de plus de 5 ans peut toucher 40?000?DH, voire plus. Enfin, l'agroalimentaire reste dynamique au niveau des recrutements. Pour ce qui est des autres profils recherchés, les financiers et surtout les fiscalistes sont demandés actuellement aussi bien par les grands groupes internationaux que nationaux. Leurs compétences sont importantes lorsqu'une entreprise entreprend une opération d'envergure comme une restructuration ou une fusion. Ils sont également les interlocuteurs de l'administration fiscale, pour le compte de l'entreprise. Le fiscaliste se doit de connaître sur le bout des doigts les dernières dispositions en vigueur et les utiliser au mieux. Ce qui suppose pour lui d'actualiser en permanence ses connaissances dans un univers particulièrement évolutif. Les ingénieurs ne sont pas en reste. Par secteur, l'industrie (énergie, TP, mécanique, production, télécoms) enrôle le plus grand nombre d'ingénieurs. Une minorité de lauréats part à l'étranger, soit pour poursuivre leurs études, soit pour y travailler. Le reste est accueilli par les secteurs classiques : banques, assurances, holdings qui veulent des compétences en mesure de concevoir et de conduire un projet transversal. Dans ces activités, les profils combinant école d'ingénieurs et masters en finance sont plus demandés parce qu'ils allient l'esprit scientifique à l'ouverture sur le monde économique. Ces secteurs ne sont les seuls en lice ; les cabinets de conseil commencent aussi à faire les yeux doux à ces profils, eu égard à cette double compétence?