Administrateur réseau, infographiste, technicien de maintenance, des métiers qui ont décidément le vent en poupe. Projets d'e-gouvernement, embellie du secteur des télécoms et mise à niveau apportent un second souffle au secteur. Pour être au top, un informaticien doit se recycler au moins tous les deux ans. Administrateur réseau, infographiste, technicien de maintenance, designer, hotliner… Des profils qui ont le vent en poupe. Même si les offres de postes sont moins importantes que par le passé, le secteur de l'informatique reste créateur d'emplois. Pour Ali Serhani, consultant RH au cabinet Gesper Services, «les choses sont rentrées dans l'ordre après l'euphorie qu'a connue le marché, il y a trois ans. L'informaticien continue donc, à l'instar d'autres profils, d'être recherché, mais plus comme une perle rare». Si l'éclatement de la bulle internet y est pour quelque chose, il faut ajouter que les entreprises ont rationalisé leurs activités et par conséquent leurs recrutements en matière d'informaticiens. Pourtant, les spécialistes du domaine, à l'image de Khalid Karraz, DG de Success Technology, société opérant dans les systèmes d'information et spécialisée dans l'expertise réseau, restent optimistes quant à l'avenir. «Des projets comme ceux du e-gouvernement, la libéralisation du téléphone fixe ou encore la mise à niveau des entreprises en technologie de l'information apportent actuellement un second souffle au secteur. Il est évident que certains profils seront amenés à se développer», note-t-il. En plus de la technicité, l'esprit d'analyse, la curiosité et la rigueur sont indispensables Quels sont ces profils ? Si , généralement, ce sont les techniciens (bac +2) qui sont les plus demandés, plus particulièrement pour une activité de maintenance ou de développement de logiciels, les ingénieurs, eux, sont recherchés pour leur polyvalence. A titre d'exemple, les administrateurs réseaux, ingénieurs en télécommunications et en informatique industrielle sont des profils qui ne chôment pas. Par ailleurs, les métiers de l'internet ne sont pas en reste : infographistes, animateurs d'image, mais également développeurs multimédia ont la côte. Notons également que le temps du technicien replié sur lui-même est révolu. Des qualités personnelles comme l'esprit d'analyse, la curiosité et la rigueur sont indispensables. L'informaticien d'aujourd'hui est davantage un stratège, il est plus communicatif et plus ouvert sur son environnement. «En plus de la technicité, un informaticien doit développer davantage l'expertise métier», explique Aziz Lebbar, DG d'Integral consulting, société de services d'ingénierie informatique (SSII) marocaine. Moins axés sur leur spécialité, les cadres doivent s'adapter à toute mission et revêtir différentes casquettes, dont, de plus en plus, celle de chef de projet. Bien entendu, cela requiert de savoir appréhender les aspects financiers et le volet communication (interne) de ces projets. Outre les chefs de projet, les consultants fonctionnels sont également recherchés. Ils doivent connaître le secteur pour lequel ils sont envoyés en mission et, surtout, être opérationnels immédiatement. «Pour faire ce métier, il faut un peu plus que la fibre technique. Il faut savoir adapter son discours au client pour bien se faire comprendre. Il faut savoir se mettre à la portée des gens et les écouter, faute de quoi vous passez à côté de votre mission et êtes donc moins crédible», note Aziz Jalili, chef de projet à Telis. Les écoles d'ingénieurs restent fortement appréciées Côté formation, le moins que l'on puisse dire est que les écoles d'ingénieurs (EMI, INPT, EMSI, ESI, EHTP, ENSIAS et bien d'autres) restent très appréciées des recruteurs. Des admissions parallèles sont également possibles pour les titulaires d'un Bac + 2, à condition que les études correspondantes incluent des enseignements prédominants en informatique. Sinon, les écoles privées s'ouvrent également à certains diplômes délocalisés en proposant notamment des filières nouvelles comme le e-business ou le e-commerce. Pour les cadres déjà en activité, il est toujours possible de changer de spécialité ou de se recycler, grâce à différentes formations proposées sur place ou à l'étranger, soit par les grandes écoles privées ou publiques, soit par les cabinets privés. A cet effet, Khalid Kerraz ne manque pas de souligner que «le cycle de vie d'un informaticien est de deux ans, [et que,] faute de formation continue, ses connaissances deviennent obsolètes». Pour la rémunération, une bonne expérience est exigée pour un niveau de salaire honorable. A titre indicatif, le salaire à l'embauche peut aller de 6 000 à 12 000 DH par mois. Quant aux cadres confirmés, la barre est placée plus haut, puisque leur salaire peut atteindre 50 000 DH mensuels